« KRANK Berlin » sur Apple TV+ : les médecins urgentistes entre chaos et crash
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Dr. Ben Weber (Slavko Popadić) et le Dr. Zanna Parker (Haley Louise Jones) n'est pas toujours d'accord.
(Photo : Apple TV+)
Apple TV+ ramène « KRANK Berlin » à l'écran. Cependant, la série médicale se distingue clairement des autres produits du genre, car le titre dit tout. Du quotidien sinistre d'un service d'urgences berlinois, où l'on cherche en vain des demi-dieux en blanc.
Les hôpitaux ne sont pas les premiers endroits qui viennent à l’esprit lorsqu’il s’agit d’échapper un moment à la vie quotidienne actuellement plutôt morne. À moins que l’hôpital ne s’appelle Seattle Grace, où des médecins séduisants traitent leurs patients avec humanité et autant de passion qu’ils traitent leur vie amoureuse privée. Et dans « Urgences », une salle d'urgence a provoqué un battage médiatique autour du Dr. Ross et ses collègues. En revanche, les urgences de la nouvelle série Apple TV+ « KRANK Berlin » sont certainement un endroit où aucun Berlinois ne voudrait se retrouver. Heureusement, c'est de la pure fiction. Ou?
Dr. Zanna Parker (Haley Louise Jones) a rejoint « KRANK » pour prendre en charge la gestion des urgences et ainsi échapper au désordre privé qu'elle a laissé derrière elle à Munich. Mais ce qui l'attend dans la clinique délabrée de Neukölln n'est pas forcément une solution pour guérir son état mental. C'est le chaos absolu ici. Le personnel est surchargé de travail de façon chronique et le matériel est obsolète. La clinique a été ruinée par les réductions de coûts de ces dernières années. Et c'est ainsi que le « KRANK » est connu au-delà des limites de la ville comme « l'hôpital le plus merdique de tout le pays ». Les responsables se donnent littéralement à fond. Dr. Ben Weber (Slavko Popadić) est un chirurgien traumatologue compétent mais toxicomane qui traite des patients sans assurance maladie dans les locaux délabrés de l'hôpital et dans les recoins les plus sombres de son atelier crasseux.
coups de feu, drogues, accidents sexuelsLa chirurgienne exceptionnellement talentueuse et recherchée Emina Ertan (Şafak Şengül) n'est pas très douée avec les gens, tandis que son assistant Dominik Kohn (Aram Tafreshian) semble avoir un don pour eux, mais moins pour la médecine elle-même et pour travailler sous une forte pression, c'est pourquoi il commet plusieurs erreurs graves. L'idéaliste Olivia (Samirah Breuer) et le cynique Olaf (Bernhard Schütz) sont également en première ligne dans une équipe d'ambulances, où les conflits personnels sont toujours présents. Il y a déjà assez à faire dans le Moloch Berlin, qui assume essentiellement un autre rôle de premier plan. Des blessures par balle aux accidents sexuels, de l’hypocondrie aux overdoses, des accidents de voiture aux incendies, tout y est.
De nombreuses personnes qui ont eu le plaisir douteux de se retrouver aux urgences à Berlin peuvent certainement confirmer que les choses peuvent parfois devenir assez folles. Dans « KRANK », cependant, les choses semblent être un peu pires ; la série se nourrit d'exagération, et pourtant l'équipe de scénaristes Samuel Jefferson et Viktor Jakovleski a travaillé au plus près de la réalité. Après tout, Jefferson lui-même a travaillé comme médecin urgentiste à Londres et connaît les problèmes des systèmes de santé en difficulté et le stress que représente le fait d’être médecin à ce poste dans une grande ville. Le fait que le profit soit souvent l’objectif principal et que les personnes ne jouent qu’un rôle secondaire n’a rien de nouveau. Les patients du « KRANK » sont donc plutôt un élément passager. Ils viennent, ils partent, mais parfois ils meurent aussi. Quoi qu’il en soit, ceux qui ont tout donné pour les sauver sont eux-mêmes au bout de leurs forces.
Pas pour les âmes sensibles
Un quart de travail tout à fait normal chez « KRANK » : le Dr. Parker (à g.) et le Dr. Ertan.
(Photo : Apple TV+)
Il va sans dire que ce film ne s'adresse pas aux âmes sensibles. Les scènes sont souvent très explicites et ceux qui ne supportent pas la vue du sang (au cinéma) atteindront rapidement leurs limites. Réalisée par Alex Schaad et Fabian Möhrke, une série a été créée en coopération avec ZDFneo qui se démarque positivement de l'uniformité édulcorée des autres séries allemandes et qui est sûre de pouvoir jouer un rôle de premier plan au niveau international. Le montage, la caméra et le son soutiennent le rythme effréné des urgences ainsi que les états émotionnels chaotiques des protagonistes, de sorte qu'on peut parfois avoir le vertige en regardant.
Le centre sportif et de loisirs désaffecté (SEZ) du Volkspark Friedrichshain offre le cadre idéal pour « KRANK ». Des décennies de vacance ont laissé des traces sur le plan visuel. Après de nombreux allers-retours, le bâtiment va probablement être démoli prochainement. Mais peut-être qu'il reste encore assez de temps pour que Real Film Berlin réalise une deuxième saison de « KRANK Berlin » ?! Au moins, les auteurs ont déjà fourni le cliffhanger.
Les deux premiers épisodes de « KRANK Berlin » seront disponibles sur Apple TV+ à partir du 26 février. Après cela, un autre des huit épisodes sera diffusé chaque mercredi jusqu'au 9 avril.
Source : ntv.de
n-tv.de