Les marchés asiatiques progressent après la décision tarifaire ; la prudence persiste

Les actions asiatiques augmentent après le blocage des tarifs douaniers de Trump, mais la prudence persiste au milieu des données mitigées de la Chine et de l'attrait des États-Unis. Nous analysons le panorama. Découvrir.
Les marchés boursiers asiatiques ont réagi avec une euphorie initiale le 29 mai 2025 à la décision de justice américaine bloquant les principaux tarifs douaniers de Trump. Cependant, l’incertitude persistante concernant la politique commerciale américaine et les signaux économiques mitigés en provenance de Chine tempèrent l’optimisme.
Une vague d'optimisme a envahi les marchés financiers asiatiques jeudi 29 mai, alimentée par la nouvelle selon laquelle un tribunal américain avait suspendu une partie importante de la politique tarifaire du président Donald Trump. Cet enthousiasme initial est toutefois tempéré par la réalité d’une économie chinoise mixte et par la certitude que le conflit commercial est loin d’être terminé.
Les bourses de Tokyo et de Séoul ont été les premières à réagir, enregistrant des hausses significatives. L'indice japonais Nikkei 225 a clôturé en hausse de 1,88%, atteignant son plus haut niveau en trois mois, tandis que le Kospi sud-coréen a gagné 1,7%. À Hong Kong, le Hang Seng a gagné 1,3% et le Shanghai Composite a gagné 0,7%. Ce rallye a été alimenté par l’espoir qu’un « Trump menotté » ne serait pas en mesure de pousser l’économie mondiale vers la récession en imposant des tarifs douaniers généralisés. Les actions des constructeurs automobiles et d'autres secteurs sensibles à l'économie ont mené les gains à Tokyo.
Les principales bourses asiatiques réagissent à la décision américaine sur les tarifs douaniers (29 mai 2025)
| Indice boursier | Pays | Variation (%) | Note courte |
|—|—|—|—|
| Nikkei 225 | Japon | +1,88% | Forte hausse portée par les constructeurs automobiles et les entreprises technologiques |
| KOSPI | Corée du Sud | +1,7% | Optimisme quant à un éventuel allègement tarifaire |
| Hang Seng | Hong Kong | +1,3% | Réaction positive aux nouvelles américaines |
| Indice composite de Shanghai | Chine | +0,7% | Augmentation modérée dans un contexte de données économiques mitigées |
Malgré cette poussée initiale, la dynamique de reprise du marché boursier a ralenti à mesure que les échanges se sont déplacés vers l’Europe et les États-Unis. La principale raison est l’incertitude quant à l’appel de la Maison Blanche contre la décision du tribunal et à l’issue à long terme de ce litige juridique. En outre, il est crucial de rappeler que la décision n’affecte qu’une partie des tarifs imposés par Trump, laissant intacts, par exemple, ceux sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, qui ont été invoqués en vertu d’une législation différente.
Alors que les marchés se réjouissaient, les données économiques en provenance de Chine dressaient un tableau plus nuancé. L'indice des indicateurs avancés (LEI) du Conference Board pour la Chine a baissé de 0,3 % en avril 2025, marquant sa deuxième baisse mensuelle consécutive. Cette baisse a été attribuée à la faiblesse des attentes des consommateurs, à l’indice de prospérité logistique et aux nouvelles commandes à l’exportation dans le secteur manufacturier. L'indice des indicateurs coïncidents (IEC) a également enregistré une baisse en avril. Le Conference Board maintient une prévision de croissance annuelle du PIB réel de la Chine comprise entre 4,5 % et 5,0 % d'ici 2025.
Cette faiblesse interne a des répercussions. Une enquête de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, publiée le 28 mai, révèle que les entreprises européennes réduisent leurs coûts et réduisent leurs plans d'investissement dans le géant asiatique. Les raisons invoquées sont le ralentissement économique chinois et une concurrence féroce sur les prix alimentée par une surcapacité de production locale. La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) de la Chine a reconnu cette « course aux rats » (内卷, neijuan), qui crée une offre excédentaire dans des secteurs comme l'énergie propre, et a exprimé la nécessité d'y remédier. Cette surcapacité est en partie à l’origine des exportations chinoises et, par conséquent, des tensions commerciales que les tarifs douaniers américains (désormais partiellement bloqués) étaient censés résoudre.
Le géant chinois du commerce électronique Alibaba reflète également cet environnement difficile. La société n'a pas atteint les estimations de bénéfices du quatrième trimestre, avec un bénéfice net nettement inférieur aux attentes en raison de l'environnement macroéconomique difficile en Chine et de la prudence des consommateurs. Bien que le chiffre d’affaires global ait augmenté de 7 % par rapport à l’année précédente, il n’a pas répondu aux attentes. Cependant, son unité Cloud Intelligence a signalé une croissance de son chiffre d'affaires de 18 % d'une année sur l'autre, tirée par les produits liés à l'IA.
Dans ce contexte, le PDG d'Alibaba, Joe Tsai, a indiqué que les entreprises asiatiques peuvent chercher à se développer sur les marchés inter-asiatiques et européens, compte tenu des tensions persistantes entre Washington et Pékin. Alibaba prévoit d’investir plus de 50 milliards de dollars dans l’infrastructure technologique au cours des trois prochaines années pour soutenir ses ambitions en matière d’IA. La nécessité de diversifier les marchés devient impérative pour les grandes entreprises asiatiques face à l’incertitude commerciale.
Les tarifs douaniers américains sont une source constante de préoccupation pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. Le METI japonais, par exemple, avait noté que les tarifs douaniers américains sur les véhicules automobiles affectaient les commandes de composants automobiles japonais. De son côté, le conseiller économique en chef de l'Inde, V. Anantha Nageswaran, a déclaré que certains secteurs indiens pourraient bénéficier des tarifs américains et a prédit que les modèles commerciaux mondiaux évolueraient vers la sécurité de la chaîne d'approvisionnement plutôt que vers l'efficacité au cours des 10 à 15 prochaines années.
En conclusion, même si la décision de justice américaine a injecté une dose d’optimisme sur les marchés asiatiques, la fragilité de ce sentiment est palpable. Les problèmes économiques sous-jacents de la Chine, la forte probabilité d’un appel à la Maison Blanche et la complexité des tensions commerciales mondiales suggèrent que la volatilité et l’incertitude resteront la norme dans un avenir prévisible.
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La Verdad Yucatán