Israël se dit prêt à un « cessez-le-feu temporaire » à Gaza, mais ordonne l'évacuation des zones en raison de la reprise des bombardements.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi qu'il était prêt à appeler à un « cessez-le-feu temporaire » à Gaza pour libérer les otages israéliens, dont 20 sont « certainement » en vie, a-t-il déclaré. Cependant, quelques heures après l'annonce, l'armée israélienne a demandé l'évacuation de plusieurs zones du nord de l'enclave, anticipant une nouvelle vague d'attaques.
Israël fait face à une pression croissante de la part de la communauté internationale pour abandonner sa campagne militaire à Gaza et autoriser l'acheminement de l'aide vers le territoire palestinien, où les agences humanitaires avertissent que le blocus total imposé a entraîné de graves pénuries de nourriture et de médicaments.

Des personnes en deuil prient sur les corps des victimes des attaques israéliennes sur Gaza. Photo : AFP
Lors d'une conférence de presse télévisée, le président a réitéré que l'armée israélienne contrôlerait "toute la bande de Gaza" à l'issue de l'offensive lancée contre le mouvement islamiste Hamas dans le territoire palestinien.
Concernant la population de Gaza, Netanyahu a déclaré qu'il avait l'intention de déplacer les 2,1 millions de personnes vers une zone du sud de la bande de Gaza alors qu'il prend le contrôle du territoire de l'enclave.
Il a expliqué que lorsque la zone sera « nettoyée du Hamas », les Gazaouis recevront de l'aide humanitaire, dont l'accès est bloqué par Israël depuis le 2 mars.

Manifestation palestinienne contre le Hamas, appelant à la fin de la guerre. Photo : AFP
Entre-temps, l'annonce par l'armée israélienne d'une nouvelle vague d'attaques dans la région intervient après que les forces armées ont enregistré une roquette lancée vers le territoire israélien, qui a été interceptée.
Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a appelé au nettoyage et à l'évacuation de 13 zones dans la partie nord de la bande de Gaza, y compris le camp de réfugiés de Jabalia et Beit Lahia, et a mis en garde contre une attaque.
« Les Forces de défense israéliennes (FDI) opéreront avec une grande force dans toutes les zones d'où des roquettes sont lancées », a déclaré le porte-parole dans un message sur X, ajoutant : « Pour votre propre sécurité, évacuez immédiatement vers le sud. »
Mi-mars, la fragile trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, s'est effondrée quelques jours après que l'État israélien a réimposé son blocus de l'enclave, faisant planer, selon plusieurs ONG, la menace d'une "famine de masse" sur ses 2,4 millions d'habitants.
L'objectif d'Israël est de « vaincre » le Hamas et d'obtenir la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza, capturés par les militants islamistes lors de leur attaque surprise du 7 octobre 2023.
Crise humanitaire à Gaza Ce mercredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'aucun de ses camions n'avait pu entrer à Gaza jusqu'à présent, malgré 68 véhicules préparés à cet effet.

Des Palestiniens attendent de la nourriture le 17 mai. Photo : AFP
"Deux camions (avec l'aide d'autres acteurs humanitaires) ont pu entrer mardi, et trois autres se sont vu refuser l'accès, mais aucun de ceux de l'OMS n'a pu entrer à Gaza jusqu'à présent", a déclaré Mike Ryan, le directeur des Urgences humanitaires de l'agence, lors d'une discussion sur la situation sanitaire dans les Territoires palestiniens.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a également déclaré que l'aide humanitaire autorisée par Israël à Gaza est « ridiculement insuffisante ».
Quelques heures plus tard, Israël a annoncé que 100 camions transportant de l'aide humanitaire de l'ONU étaient entrés à Gaza mercredi, après avoir autorisé 93 autres à entrer la veille.
L'ONU n'a pas confirmé l'entrée.
"Une centaine de camions appartenant à l'ONU et à la communauté internationale transportant de l'aide humanitaire, notamment de la farine, des aliments pour bébés et des fournitures médicales, ont été transférés aujourd'hui [mercredi] vers la bande de Gaza via le poste frontière de Kerem Shalom", a rapporté le Cogat, le bureau du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens.
Au moins 53 655 personnes sont mortes dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas.
Parmi eux, quelque 3 509 personnes sont mortes depuis qu’Israël a repris ses attaques le 18 mars.
eltiempo