Le gouvernement séparera le mandat du procureur général de celui du pouvoir exécutif afin de « renforcer son indépendance ».
Le gouvernement approuvera ce mardi en Conseil des ministres une réforme visant à séparer le mandat du procureur général de l'État (FGE) de celui du pouvoir législatif, afin de « renforcer l'indépendance du ministère public » et de répondre aux « recommandations répétées » de la Commission européenne et du Conseil de l'Europe, selon des sources gouvernementales confirmées à Europa Press.
Concrètement, le mandat du FGE sera de cinq ans et ne coïncidera plus avec celui de l’Exécutif . En outre, le mandat ne sera pas renouvelable, sauf si le titulaire occupe son poste depuis moins d’un an. En cas de cessation anticipée, le nouveau chef du Parquet achèvera le reste du mandat précédent.
Pour éviter les révocations discrétionnaires, le Gouvernement ne peut révoquer le FGE que pour « manquement grave ou répété à ses fonctions » et sur rapport du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ). De même, il sera interdit au FGE de comparaître devant le Conseil des ministres, et toute communication entre lui et l'Exécutif « devra être écrite et publiée ».
Selon les mêmes sources, la réforme accorde également « une plus grande autonomie fonctionnelle » au Ministère public , puisque la nomination, la promotion et le régime disciplinaire des procureurs principaux seront de la responsabilité du FGE, plutôt que du Gouvernement.
Dans la perspective de la future Loi de Procédure Pénale (LECrim), le texte prévoit que le Parquet dirigera la Police Judiciaire dans l' enquête sur les crimes. Ainsi, le Procureur général nommera les procureurs d'instruction, et les mêmes règles d'abstention et de récusation s'appliqueront comme pour les juges et les magistrats, conformément à la Loi organique du pouvoir judiciaire.
Un autre point de cette réforme est le rôle qui sera donné au Conseil des procureurs , puisqu'il pourra imposer ses critères à ceux du procureur général de l'État s'il dispose d'une majorité qualifiée des trois cinquièmes.
En matière de transparence, elle établit que les associations de procureurs « ne peuvent pas recevoir de financement de particuliers ou de gouvernements ou d’organisations étrangères ». En outre, ces derniers doivent être enregistrés dans un registre officiel sous la juridiction du Bureau du Procureur général de l'État.
Enfin, la préparation des candidats de l'opposition par les procureurs nécessitera une autorisation préalable du FGE (Pouvoir Exécutif Général du Gouvernement) et sera enregistrée dans un registre public, également sous la juridiction du Bureau du Procureur Général. L'objectif, selon l'exécutif, « est d'éviter les conflits d'intérêts et d'accroître le contrôle sur cette activité ».
Cette réforme de la loi 50/1981 , qui réglemente le statut organique du ministère public, est « la plus importante » depuis son approbation il y a près de 45 ans, selon le gouvernement, et vise à « renforcer l'indépendance du ministère public » et à « répondre aux recommandations répétées de la Commission européenne et du Groupe d'États contre la corruption (GRECO) du Conseil de l'Europe ».
Plusieurs secteurs, y compris le ministère public lui-même, réclament une réforme qui renforcerait son autonomie afin que, comme le prévoit la nouvelle loi LECrim (Ley Criminal) – encore en attente d'approbation parlementaire – les procureurs puissent assumer l'enquête sur les affaires pénales, actuellement entre les mains des juges.
ABC.es