“Fuori”, le film italien en compétition à Cannes rend hommage à l’autrice Goliarda Sapienza

Projeté ce 20 mai au Festival de Cannes, où il concourt dans la sélection officielle, “Fuori” retrace un pan de la vie de l’autrice italienne Goliarda Sapienza. “Il Venerdì di Repubblica” consacre sa une au long-métrage de Mario Martone sur cette figure de la littérature du XXe siècle.
C’est le seul film italien en compétition en sélection officielle au Festival de Cannes cette année, où il doit être projeté ce 20 mai. Et Il Venerdì di Repubblica lui a consacré sa une du 9 mai. Fuori retrace le passage en prison, dans les années 1980, de Goliarda Sapienza, une autrice singulière qui a marqué la littérature par sa liberté. “C’est un film sur le malaise du rapport au monde. Un film sur une artiste. Et les artistes sont à la fois dans et hors du monde. Ils vivent dans un espace très inconfortable”, explique le réalisateur Mario Martone dans les colonnes de l’hebdomadaire.
Longtemps ignorée, Goliarda Sapienza a été redécouverte ces dernières années, notamment à la faveur de mouvements féministes.
Fuori, qui sort le 22 mai dans les salles italiennes (mais n’a pas encore de date prévue de sortie en France), donne à voir l’un des aspects de cette figure jugée avant-gardiste. C’est appauvrie, après avoir essuyé de nombreux refus pour le manuscrit de ce qui sera son chef-d’œuvre, L’Art de la joie, que Sapienza commet un vol. Incarcérée dans la plus grande prison pour femmes d’Italie, elle va créer des liens forts avec d’autres détenues. Après sa libération, elle développe une relation avec l’une d’entre elles qui lui redonnera le désir de vivre et d’écrire.

Valeria Golino incarne l’écrivaine à l’écran. Et a elle-même réalisé une fiction inspirée de l’autrice : une adaptation en minisérie de L’Art de la joie, sortie en 2024. Dans les colonnes d’Il Venerdì di Repubblica, elle dit sa joie de pouvoir de nouveau rendre hommage à cette figure qu’elle estime exceptionnelle. “Goliarda Sapienza a toujours été étrangère à tout. Ni les féministes ni la gauche ne l’appréciaient. Elle était inclassable et ne supportait pas les conventions ni les contraintes. Elle était prisonnière de ce monde. Et elle est devenue une femme libre, pionnière, méconnue et recluse.”
Courrier International