"Jamais on n'aurait pensé ça": une incroyable collection de pièces d'or aux enchères à Drouot

Une collection d'un millier de monnaies d'or de tous les âges, d'une valeur estimée à deux millions d'euros, sera vendue aux enchères mardi et mercredi à Paris après avoir été découverte chez un numismate décédé dans le Lot-et-Garonne.
Connu seulement de quelques professionnels, Paul Narce (1934-2024) vivait dans une maison de Castillonnès, village situé dans le nord du département, en consacrant ses économies à l'achat de pièces.
Au fil des années, il a constitué une collection "exceptionnelle tant par son importance en nombre que par les raretés qu'elle renferme", souligne l'expert Thierry Parsy dans le document de présentation de la vente à venir, sous le marteau de la maison Beaussant Lefèvre, à l'hôtel Drouot.
Or, ce trésor numismatique aurait pu rester ignoré à jamais, comme l'avait révélé le journal Le Figaro fin mai.
Paul Narce, qui a fini ses jours en maison de retraite sans héritier direct, avait conservé la maison familiale. Inoccupée depuis son départ, elle semblait constituer l'essentiel de la succession pour de lointains cousins retrouvés par le notaire via un cabinet de généalogistes.
"C'est alors, grâce aux indications de quelques personnes qui en avaient eu vent, que l'existence de cette collection a été révélée", raconte l'expert. Restait à la trouver...
De "patientes recherches" ont permis de découvrir, dans un débarras jonché de cannes à pêche et d'outils de jardinage, un coffre scellé derrière un banal tableau en canevas. Il renfermait le trésor: les monnaies soigneusement étiquetées et, en sus, dix pochons en tissu contenaient chacun 172 pièces de 20 francs or, l'équivalent d'un lingot!
La collection couvre toutes les époques: elle débute avec la Grèce, Byzance et les Gaulois, se poursuit avec des monnaies mérovingiennes et provinciales, notamment des Flandres et d'Aquitaine, dont sept monnaies du Prince Noir.
Elle comprend aussi "des chefs d'œuvre de l'art gothique", dont "un superbe parisis d'or" du règne de Philippe VI de Valois, et des pièces royales de Louis XIII à Louis XVI, avec des 24 livres or de la période constitutionnelle frappés après sa mort en 1793.
Autre rareté, Paul Narce possédait une pièce de cinq francs or frappée à seulement 40 exemplaires pour l'Exposition universelle de 1889 à Paris.
"C'étaient des gens très polis et très modestes qui habitaient une maison banale, à quelques pas de la mairie. Jamais on n'aurait pensé ça", a déclaré le maire du village, Pierre Sicaud, au journal Sud Ouest.
BFM TV