Au Festival de Cannes, Robert De Niro cible Trump en recevant la Palme d’or d’honneur

Ce 13 mai, lors de la cérémonie d’ouverture du 78e Festival de Cannes, l’acteur Robert De Niro recevait la Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Dans son discours, remarqué par “The Hollywood Reporter”, la star américaine s’en est vertement pris à Donald Trump.
Quelques mois après avoir incarné un ex-président américain dans une série Netflix, Robert de Niro a lancé une diatribe contre l’actuel locataire de la Maison-Blanche. “Robert De Niro qualifie Trump de ‘président philistin’ dans un discours très fort à Cannes”, remarque The Hollywood Reporter. Ce 13 mai, la star de Taxi Driver, du Parrain 2, des Affranchis et de tant d’autres films recevait la Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière à la cérémonie d’ouverture du 78e Festival de Cannes. Après avoir évoqué son parcours, et remercié son partenaire de jeu Leonardo DiCaprio, qui lui a remis la récompense, De Niro “a profité de son temps sous les projecteurs pour défendre la démocratie”, souligne le magazine de référence à Hollywood. L’acteur a déclaré :
“Le président philistin des États-Unis s’est fait nommer à la tête de l’une de nos institutions culturelles les plus prestigieuses [le Kennedy Center]. Il a sabré les subventions à la culture et à l’enseignement.”
La conclusion du même discours sonnait comme un appel à la mobilisation, à agir “sans violence, mais avec une grande passion, une grande détermination”.
“Il est temps pour tous ceux qui aiment la liberté de se mobiliser, de contester, et quand il y a des élections, de voter. Votez. Aujourd’hui, et pendant les onze prochains jours, nous montrerons notre force et notre engagement en mettant l’art à l’honneur dans ce festival grandiose. Liberté, égalité, fraternité*”, a proclamé l’acteur.

Comme l’indique The Hollywood Reporter, la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, avec son parterre de stars, de professionnels du secteur et de journalistes, “est habituellement une nuit de célébration prestigieuse du cinéma, présentée à la manière française, très classique”. Cette année, elle s’est doublée d’une dimension très politique, analyse l’hebdomadaire. Le maître de cérémonie, Laurent Lafitte a ainsi lui aussi visé Trump.
“À l’heure où le climat, l’équité, le féminisme, les LGBTQI, les migrants, le racisme ne sont plus seulement des sujets de films, mais également des mots interdits par l’administration de la première puissance mondiale, nous avons le devoir de nous demander quelle sera notre prise de parole.” Après un appel au courage, le comédien a lancé : “Et s’il y a un endroit au monde où le cinéma citoyen existe, c’est ici, au Festival de Cannes.”
Enfin, dans une autre prise de parole remarquée, Juliette Binoche – la présidente du jury de cette 78e édition du festival – a rendu hommage à Fatima Hassouna. La photoreporter palestinienne “a été tuée à Gaza, ainsi que 10 membres de sa famille, quand un missile [de l’armée israélienne] a frappé leur habitation”, relate The Hollywood Reporter. Et elle était au centre d’un documentaire, Put Your Soul on Your Hand and Walk, qui sera projeté le 15 mai à Cannes dans la programmation, parallèle au festival, de l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid). Juliette Binoche s’est ainsi exprimée : “La veille de sa mort, elle avait appris que le film était sélectionné, ici. Fatima aurait dû être parmi nous ce soir.”
* En français dans le texte.
Courrier International