« Colères du vivant », par Sophie Daull : lettres à l’absente

Par Anne Crignon
Publié le , mis à jour le
Sophie Daull. WILLIAM BEAUCARDET/ PHILIPPE REY
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Critique L’autrice met en scène les fractures générationnelles et les nombreux défis auxquels le monde agricole est aujourd’hui confronté ★★★☆☆
Il y a dix ans, Sophie Daull entrait en librairie comme on va aux urgences vitales avec un livre pour sa fille, Camille, emportée dans sa dix-septième année par la maladie. Quatre romans plus tard, le public qui l’avait soutenue est là, de plus en plus nombreux d’ailleurs, tandis qu’elle revient avec « Colères du vivant » (le titre n’est pas très heureux : on dirait le énième essai sur l’écocide en cours). L’histoire est intéressante. Une intellectuelle parisienne partie vivre à Mogelles, petit village inventé, se met en tête de réconcilier son voisin agriculteur avec sa fille, fâchée – plus de nouvelles depuis dix ans. La convaincre de revenir pour les 50 ans de son père devient une obsession.
Un agriculteur. Il y a peu de romans plantés en terres agricoles. Par-delà sa réputation de brute épaisse, l’atrabilaire en tracteur, dont Sophie Daull fait son personnage central, est un esprit fin gagné par une misanthropie proportionnelle aux saccages engendrés par l’agrobusiness. Un monde se dessine, peuplé d’hommes bousillés par les normes européennes imbéciles.
Une absente. La Parisienne a compris combien son voisin souffre de ne plus voir …
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