Festival de Cannes 2025 : « Jeunes mères » des frères Dardenne, prix du Jury œcuménique

Où s’arrêteront les frères Dardenne dans leur moisson de prix cannois ? En lice pour une troisième Palme d’or (après celle de Rosetta, en 1995, et L’enfant, en 2005), les cinéastes belges ont remporté samedi 24 mai leur premier prix du jury œcuménique pour Jeunes mères (après un prix spécial pour Rosetta et une mention pour Deux jours, une nuit en 2014).
Sorti en salles la veille, ce portrait choral est bâti autour de cinq adolescentes, jeunes mamans ou en passe de le devenir, hébergées dans une maison maternelle près de Liège, le temps de reprendre leur souffle et de décider ce qui est le mieux pour leur avenir.
Malgré le tableau d’une réalité difficile, de maternités précoces inscrites dans une logique de reproduction sociale terrifiante, il ressort du treizième long-métrage des frères Dardenne comme une nouvelle manière de faire, une forme d’apaisement dans leur cinéma, souvent sombre. Loin d’être le fruit d’un optimisme béat, la maison maternelle qui accueille ces jeunes mères cherche à mettre en valeur leur capacité à se battre et à espérer pour peu qu’on leur tende la main.
Le jury œcuménique ne dit pas autre chose au sujet de ce film qui « illustre une approche éthique, non par de grandes démonstrations mais par des gestes bienveillants. C’est une histoire racontée avec douceur dans la meilleure tradition des auteurs, qui une fois de plus sont capables d’apporter de la nouveauté à leur style épuré. »
«Le film explore la première essentielle relation de toute vie humaine : la maternité, ajoute le jury. Cela nous ramène à une vérité profonde : l’amour peut perdurer même quand la famille, cette structure sociale fondamentale, est défaillante, quand les circonstances sont défavorables, quand le fardeau des responsabilités d’adultes pèse sur la jeunesse. »
C’est le troisième trophée décerné aux frères Dardenne lors de cette édition du Festival de Cannes, après le prix Ecoprod récompensant leur démarche écoresponsable, et celui du cinéma positif. Avant une troisième Palme d’Or ?
La Croıx