Le film iranien « Un Simple accident » reçoit la Palme d’or : découvrez tout le palmarès du Festival de Cannes 2025

Par Le Nouvel Obs
Publié le , mis à jour le
Le réalisateur iranien Jafar Panahi reçoit la palme d’or pour son film « Un simple accident » SAMEER AL-DOUMY / AFP
Le jury mené par Juliette Binoche a choisi d’envoyer un message politique clair en sacrant ce film du réalisateur Jafar Panahi. Il sortira en septembre prochain dans les salles.
Après quinze jours de compétition, le jury du 78e Festival de Cannes a rendu son verdict. Les neuf membres du jury emmenés par la star française Juliette Binoche ont choisi d’honorer « Un simple accident » du réalisateur iranien Jafar Panahi. Visiblement ému, le cinéaste de 64 ans a pu recevoir en mains propres sa récompense sur la scène cannoise. Depuis sa condamnation en 2010 pour « propagande contre le régime », il n’avait pu honorer aucun de ces rendez-vous internationaux. « Un simple accident » succède à « Anora » de l’Américain Sean Baker.
(Et pour ceux qui seraient déçus du palmarès, vous pouvez toujours découvrir ici celui du « Nouvel Obs »).
Palme d’or : « Un simple accident » de Jafar PanahiThriller très réussi, « Un simple accident » raconte l’histoire d’un homme enlevé par d’anciens détenus convaincus qu’il était leur tortionnaire en prison. Le long métrage est aussi une réflexion sur la justice et la vengeance face à l’arbitraire.
Le fait de décerner cette Palme d’or à Jafar Panahi est un signal fort, voire politique, après que « Les Graines du figuier sauvage » de Mohammad Rasoulof avait « seulement » été récompensé en 2024 par un prix spécial du jury alors que beaucoup lui promettaient la palme d’or. Le film sortira en salle le 10 septembre.
Grand prix : « Sentimental value », de Joachim Trier« Valeur sentimentale » marque le come-back du Norvégien Joachim Trier et de son actrice Renate Reinsve. Retour d’un cinéaste célèbre (Stellan Skarsgaard) aux affaires et dans la vie de ses deux filles, dont l’une, comédienne (Renate Reinsve), refuse de jouer dans son prochain film et se voit remplacée par une ambitieuse starlette hollywoodienne (Elle Fanning), cette dramédie s’annonce dans le prolongement de « Julie en 12 chapitres », alerte et joueur, avant de révéler sa profonde mélancolie sous haute influence bergmano-tchekhovo-woodyallenienne. Le film sortira en salle le 20 août.
Prix d’interprétation féminine : Nadia Melliti, pour son rôle dans « la Petite dernière »Nadia Melliti récompensée par le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans "La Petite dernière" VALERY HACHE / AFP
Son nom revenait avec insistance pour ce prix tout au long de la quinzaine tant son interprétation remarquable nécessitait évidemment d’être récompensée. Dans « la Petite dernière », troisième film en tant que réalisatrice d’Hafsia Herzi, elle incarne une jeune femme lesbienne dans une famille de confession musulmane. Il s’agit d’une adaptation d’un roman de Fatima Daas, porté par des acteurs non professionnels. Le film sortira en salle le 1er octobre
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Le film « L’Agent secret » du Brésilien Kleber Mendonça Filho nous plonge en 1977 dans le Brésil de la dictature militaire et suit le retour au bercail, dans sa chère ville de Recife, d’un homme au passé mouvementé qui se présente sous le nom de Marcello. Venu retrouver son jeune fils, qu’élèvent ses beaux-parents, il renoue avec son passé et se découvre la cible de mercenaires chargés de l’éliminer. Le film sortira ensemble le 14 janvier 2026.
Prix du jury partagé par « Sirat » de Oliver Laxe et...« Sirat », réalisé par le Franco-espagnol Oliver Laxe (découvert en 2016 à la Semaine de la critique avec « Mimosas, la voie de l’Atlas »), est un trip de cinéma comme on en vit trop peu. Un road-movie dans le désert marocain entre un père et son fils de 12 ans, à la recherche de leur grande fille et sœur disparue, qui rejoignent une communauté de raveurs itinérants, à la marge d’un monde militarisé sombrant dans le chaos. Le film sortira en salle le 3 septembre.
... et « Sound of falling » de Mascha SchilinskiLe second film de l’Allemande Mascha Schilinski (après l’inédit « Die Töchter »), abord un sujet hautement féministe, le rigorisme protestant d’humeur bergmano-hanekienne et le puissant geste de mise en scène. C’est ce dernier qui, à nos yeux, vaut le détour, à l’instar de son ambition folle : incarner la psyché féminine d’une famille de la campagne allemande au cours du XXe siècle. La date de sortie du film en salle n’est pas encore connue.
Prix du scénario : Jean-Pierre et Luc Dardenne pour « Jeunes mères »Deuxième prix du scénario pour les deux frères déjà deux fois honorés par la palme d’or. C’est un film à part dont les frères Dardenne ont accouché, plus lumineux et pluriel que leurs précédents, délesté pour une fois de ces échéances terribles qui transforment chacune de leur chronique sociale en compte à rebours diabolique. Destins mêlés de cinq gamines catapultées prématurément dans les affres de la maternité, « Jeunes Mères » raconte le poids du sacerdoce parental, son mystère presque animal, et son rab d’angoisses et d’émotions quand il se couple à la misère sociale. Le film est en salle depuis le 21 mai.
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Révélé par la série « Narcos », Wagner Moura trouve un rôle à sa mesure dans « l’Agent secret » de Brésilien Kleber Mendonça Filho, également récompensé par le prix de la mise en scène. Nous avons croisé Wagner Moura à Cannes, un chic type et une crème d’homme qui nous a accordé un entretien qui parle de Brésil... et de Trump !
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« Résurrection », nouveau-né de Bi Gan, alias le David Lynch Chinois, dont la démesure, la sophistication formelle et une certaine idée du glamour cochent toutes les cases de la création cannoise rêvée, - l’ensemble tient presque du film de commande, tamponné et certifié conforme par Thierry Frémaux. La date de sortie du film en salle n’est pas encore connue.
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Le Nouvel Observateur