On a lu « Le Jardin sur la mer » de Mercè Rodoreta, l’une des plus belles voix de la littérature catalane

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On a lu « Le Jardin sur la mer » de Mercè Rodoreta, l’une des plus belles voix de la littérature catalane

On a lu « Le Jardin sur la mer » de Mercè Rodoreta, l’une des plus belles voix de la littérature catalane

Un été nonchalant quelque part sûr la côte, en Catalogne, dans les années 1920…

À Bordeaux, on aime bien se souvenir que Mercè Rodoreda (1908-1983) a vécu ici quelques années dans une petite échoppe de la rue Chauffour, où elle avait un atelier de couture. « J’ai une machine et un mannequin et mon désir le plus fervent est de tout voir en flammes. » L’écrivaine, l’une des grandes voix de la littérature catalane, traduite partout dans le monde, gagne alors sa vie en travaillant pour les magasins chics, lit García Márquez et attend son amant.

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Zulma

Zulma vient de publier la première traduction en français de « Le Jardin sur la mer », un pur roman d’atmosphère, fable cruelle et douce où elle met en scène un jeune couple, beau, riche, qui vit sous le regard silencieux du jardinier. Monsieur Francesc et Madame Rosamaria. Un bateau les dépose dans cette belle propriété fleurie pour l’été. Ils viennent de Barcelone. Voilà aussi la cuisinière Quima, et Miranda, la femme de chambre fluette et sournoise comme un serpent et qui fait des mines à Feliu, le peintre, et se laisse courtiser par Sebastià.

Luxe et désenchantement

Tout le monde observe Monsieur et Madame, la fenêtre de leur chambre mystérieuse, leurs longues promenades au bord de la mer, enlacés. L’air sent les fleurs de magnolias, les œillets d’Inde, les bouquets de muscaris… On croise de beaux personnages comme le fantôme de Cecilia, la femme du jardinier, Eulàlia le feu follet, un brin naïve… De petites choses vont venir ternir ce beau jardin au-dessus de la Méditerranée : des hôtes un peu dérangeants, une maison en construction, là, dans la vue qui porte vers l’horizon. Luxe et désenchantement racontés sur un ton détaché, évanescent, terriblement sensuel.

C’est le poète occitan, le Bergeracois Bernard Lesfargues, qui avait traduit en 1971 pour Gallimard, « La Place du diamant », un grand roman d’amour situé à Barcelone pendant la guerre civile espagnole. On attend aujourd’hui une réédition du « Miroir brisé », également traduit par Lesfargues, où Mercè Rodoreta évoque Bordeaux.

« Le Jardin sur la mer », de Mercè Rodoreta, traduit du catalan par Edmond Raillard, éd. Zulma, 256 p., 21,50 €.

SudOuest

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