"Cheapflation": la répression des fraudes a constaté "peu" de dégradation cachée de la qualité des aliments
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La période de forte inflation des prix alimentaires avait fait craindre une dégradation cachée des recettes pour en réduire les coûts, pratique appelée "cheapflation", mais la répression des fraudes a constaté "peu" de cas de cette nature lors d'une enquête menée en 2023.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a contrôlé 651 produits, pâtés et jambons cuits, plats cuisinés comme du hachis parmentier, des lasagnes, ou des rillettes de saumon, explique-t-elle dans une publication datée de lundi sur son site.
"Seuls 5% ont présenté une anomalie pouvant relever de la cheapflation."
Ce service de Bercy chargé de la protection des consommateurs définit la "cheapflation" comme une reformulation de la composition des produits alimentaires "en remplaçant un ou plusieurs ingrédients onéreux par d'autres moins coûteux et de moindre qualité, sans que ce changement n'apparaisse sur l'étiquetage du produit".
Parmi les manquements, "une injonction a été adressée à un professionnel pour un plat cuisiné annonçant une quantité de 'langue de boeuf' supérieure à celle ayant été mesurée" par la Répression des fraudes. Et un professionnel a été sanctionné à hauteur de 30.000 euros pour pratique commerciale trompeuse: il "avait diminué de 2% la quantité de comté présente dans un feuilleté" sans changer l'étiquetage.
La Répression des fraudes a toutefois relevé lors de cette enquête des manquements sans lien avec la "cheapflation", par exemple "la présence d'une espèce animale non annoncée sur l'étiquetage du produit", la présence "de rouge de betterave et nitrate, en dépit de l'allégation 'sans conservateur'" ou encore "la présence d'un ingrédient non autorisé".
Au total, la DGCCRF a émis, outre le PV pour le feuilleté au comté, 29 avertissements, 10 injonctions dont "7 manquements aux règles d'étiquetage et 3 relevant de la cheapflation", et 2 procès-verbaux administratifs ("pour commercialisation de merguez sans mention de la présence des espèces porc et poulet dans la dénomination de la denrée et dans la liste des ingrédients, et pour commercialisation d'un produit de charcuterie sans mention de la présence de viande de veau").
En février 2024, l'association de défense des consommateurs Foodwatch avait épinglé plusieurs agro-industriels ayant dégradé les recettes de produits bien connus des Français, par exemple des bâtonnets de surimi moins riches en chair à poissons. Une pratique qui n'est pas illégale si les informations sur l'emballage sont correctes.
BFM TV