A Sainte-Maxime, cette jeune créatrice va lancer sa marque de maillots de bain écoresponsables

Dans son modeste atelier situé à l’angle de l’avenue Jean Jaurès, Coline Provensal s’active en silence. Seul le martèlement de l’aiguille de sa machine à coudre parasite sa tranquillité. Autour d’elle, les bobines de fils rose, épingles, ciseaux, bustes miniatures et autres matériaux envahissent son espace de travail. "Même s’il m’arrive de me disperser, j’essaye de rester focalisée sur la date de lancement de mon projet. Il me reste quelques semaines pour être opérationnelle ", stresse-t-elle. Le 8 juin prochain, cette Maximoise de 22 ans dévoilera, lors d’un défilé prévu sur la plage du Casino Barrière Sainte-Maxime, la première collection de sa marque de maillots de bain réversibles nommée Baisers Ensoleillés.
Premières expériences enrichissantesUn pari audacieux pour cette jeune créatrice de mode qui ambitionne de promouvoir le savoir-faire français mais surtout local! "J’ai toujours été manuelle et créative. Pendant mon enfance, j’appréciais déjà d’aider ma grand-mère à rafistoler quelques pièces de nos garde-robes, évoque-t-elle. Tout s’est accéléré pendant le premier confinement où j’ai acheté ma surjeteuse pour créer mes propres vêtements et accessoires. J’ai débuté avec des trousses en similicuir puis je me suis attelée à la confection d’un premier maillot avec la traîne en tulle de mon ancienne jupe de danse."
Si l’apprentie styliste entreprend ses premiers projets en autodidacte, elle choisit rapidement de se perfectionner dans le domaine en rejoignant une école spécialisée à Lyon, juste après l’obtention de son baccalauréat en 2020.
Pendant trois ans, l’étudiante découvre le métier sous toutes ses courbes. De l’imagination d’un prototype à sa mise en rayon. De la reconnaissance au toucher d’un tissu à son utilisation. "C’est là-bas que j’ai délimité mes premiers patrons. J’ai conçu plusieurs pièces comme une jupe en tweed et orchestré, avec mes camarades, plusieurs défilés de mode. Grâce à ses expériences, j’ai pu décrocher un stage chez Nicolas Fafiotte, un célèbre créateur de robes de marié lyonnais. Il a également collaboré plusieurs années avec la société Miss France. Cette opportunité m’a permis d’approfondir ma technique de broderie et d’améliorer chacune de mes finitions", catalogue-t-elle.
Son bachelor de modélisme et de stylisme en poche, Coline expérimente une nouvelle opportunité, totalement opposée à la précédente, en intégrant la fabrique de sandales tropéziennes de la famille Rondini à Saint-Tropez. Après quelques jours comme conseillère de vente, l’artisane rallie l’atelier et manipule une énième matière: le cuir. "Toutes ces rencontres ont façonné mon expérience. "
Des maillots français et écoresponsablesSon contrat saisonnier terminé à l’automne 2024, Coline Provensal se lance à temps plein dans le défi de sa vie: créer sa propre marque de maillots de bain.
" J’en ai toujours secrètement rêvé..., se ravit-elle. J’aime la lingerie, les petites broderies et autres caractéristiques qui mettent en valeur le corps des femmes. J’ai toujours voulu élaborer des pièces pour elles. Pour tous les corps et tous les âges. Chaque modèle porte également le prénom d’une femme qui m’inspire, de mes grands-mères à l’iconique Jane Birkin. Pour cette première collection, j’ai en ai créé quatre, deux une pièce et l’autre moitié en deux pièces pour satisfaire un maximum de monde. Ils sont tous ajustables grâce aux différents nœuds que j’ai insérés et seront proposés en trois tailles: S, M et L."
L’occasion pour l’autoentrepreneuse de conjuguer ses talents de couturière à sa créativité en proposant des articles uniquement constitués de polyamide recyclé et recyclable. Une matière synthétique récupérée qu’elle achète à un fournisseur italien, mondialement reconnu pour la qualité de son tissu.
"Je favorise les échanges avec des professionnels européens. Je ne veux pas tomber dans de la fast fashion... Je préfère produire en petite quantité mais avec des matières durables et qualitatives. Outre l’importation du tissu, la production est 100% française et même maximoise ", taquine la Varoise.
Et pour cause, la conceptrice a cousu, seule, ses créations en s’appuyant aussi sur les patrons qu’elle a préalablement dessinés.
" Entre la découpe, l’assemblage, et les finitions... Je prends plusieurs heures à les confectionner. J’en ai déjà réalisé plus d’une vingtaine et je souhaite en proposer une cinquantaine après le lancement. Ils seront d’abord disponibles sur les réseaux sociaux de la marque et potentiellement sur des plages à la Nartelle. Je suis encore en discussion avec certains gérants. J’espère que cette sélection sera la première d’une très longue série!"
Prix des maillots: 150 euros pour les deux pièces et 175 euros pour les une pièce.
Var-Matin