Agriculture. Production végétale, élevages... Comment le paysage agricole a-t-il évolué depuis 1980 ?

L’Insee a publié jeudi son Compte de l’agriculture depuis 1980, qui montre l’évolution des productions agricoles et de leur prix sur le territoire national depuis plus de 40 ans.
En près de 50 ans, l’agriculture s’est transformée en France. L’Insee a publié jeudi son Compte de l’agriculture depuis 1980, qui dresse un panorama des performances économiques du secteur agricole sur le territoire national. « Depuis 1980, la production agricole a été tirée par les productions végétales et les services agricoles, bien plus que par les productions animales », résume le document.
Dans le détail, la production végétale au global a augmenté de 36 % en volume et son prix a grimpé de 59 % entre la période 1980-1984 et la période 2020-2024. Pour les volumes de production, cela tient essentiellement aux grandes cultures. Dans les champs, les céréales ont reculé au profit des oléagineux (colza, tournesol, etc.). Les surfaces cultivées sont ainsi passées de 505 milliers d’hectares au début des années 1980 à 2,194 millions en 2020-2024, tandis que les volumes produits ont plus que triplé. Par exemple, les agriculteurs ont récolté en moyenne 3,9 millions de tonnes de colza en 2020-2024, contre 1,1 million de tonnes en 1980-1984. Mais si les surfaces de céréales ont reculé de 7,5 % en 40 ans, les volumes moissonnés ont augmenté de 40,9 % grâce à de meilleurs rendements.
Baisse des volumes, hausse des prixLes prix des végétaux, eux, sont surtout tirés à la hausse par le vin, qui a presque triplé en 40 ans avec la montée en gamme de la production viticole, tandis que les vignes ont reculé de 35,4 % sur la même période. Enfin, les fruits ont vu leur prix plus que doubler entre le début des années 1980 et le début des années 2020, alors que les volumes récoltés sont sensiblement les mêmes.
Dans les élevages, on constate une baisse de volume de la production animale de 2,8 % entre 1980-1984 et 2020-2024, avec de fortes disparités entre les animaux. L’élevage bovin a fortement reculé. Le cheptel, qui s’élevait à 23,4 millions de têtes en 1980-1984, est passé à 17 millions en 2020-2024. La production de veaux a reculé de 52,2 %. Le nombre de vaches laitières est passé dans le même temps de 7,1 millions à 3,3 millions, « mais la sélection des animaux, leur spécialisation laitière et l’enrichissement de leur alimentation ont permis une forte hausse des rendements », précise l’étude. La production d’ovins et de caprins a quant à elle chuté de moitié.
Pour les autres secteurs de l’élevage, c’est à la hausse. La production de volaille est passée de 1,1 million de tonnes équivalent carcasse (tec) en 1980 à 1,7 million en 2021. La production d’œufs a, elle, augmenté de 17,8 %. Quant à la production de porcins, elle est passée de 1,7 million de tec en 1980 à 2,1 millions en 2023.
Mais dans un contexte de tensions sur l’offre et de demande mondiale croissante, tous les prix sont à la hausse et ont augmenté en moyenne de près de 70 % depuis 1980-1984. On note ainsi +109 % pour les œufs, +87 % pour les bovins, +85,8 % pour le lait, + 40 % pour les volailles et +16 % pour les porcins.
Le Progres