Au Royaume-Uni, les prix du gaz vont une nouvelle fois faire grimper les factures d’énergie

Les factures d'énergie au Royaume-Uni, reparties à la hausse avant l'hiver, vont encore augmenter début avril, de 6,4%, la faute au prix du gaz sur les marchés internationaux, a prévenu mardi le régulateur du secteur (Ofgem).
"Notre dépendance à l'égard des marchés internationaux volatils du gaz a entraîné une augmentation des prix de gros et continue d'avoir un impact sur les factures des ménages", a résumé l'Ofgem dans un communiqué.
Conséquence: après une hausse de 10% en octobre et une autre de 1,2% en janvier, la facture de gaz et électricité plafonnée pour un ménage moyen augmentera encore au 1er avril, ce qui se traduira par "une hausse de 111 livres (134 euros) par an pour un ménage moyen", a précisé le régulateur. Ce dernier fixe chaque trimestre le plafond des prix de l'énergie, censé prendre en compte les évolutions sur les marchés internationaux et garantir le prix le plus adapté à la fois pour les fournisseurs et les consommateurs.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie, second producteur mondial de gaz naturel, avait poussé le cours à des prix records en 2022, avant qu'ils ne redescendent - mais ils sont toujours à des niveaux structurellement plus élevés qu'avant le début de la guerre. L'Europe, qui s'est tournée peu à peu vers d'autres fournisseurs, notamment via du gaz naturel liquéfié acheminé par méthaniers, a été particulièrement marquée par la hausse des prix. Le cours du gaz européen a culminé il y a deux semaines à un plus haut depuis deux ans, marqué par un épuisement des réserves de gaz sur le continent, avant de baisser sur les espoirs d'un possible accord de paix en Ukraine.
Dans un pays encore très dépendant du gaz, les ménages britanniques "sont déjà confrontés à des factures exorbitantes" et l'annonce de mardi "va alourdir encore davantage le fardeau des plus vulnérables", a prévenu dans un communiqué Adam Scorer, directeur de l'association de lutte contre la pauvreté énergétique NEA.
Reconnaissant "une nouvelle inquiétante pour de nombreuses familles", le ministre de l'Energie Ed Miliband s'est quant à lui dit "déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir", notamment en augmentant les aides aux plus vulnérables et en mettant les bouchées doubles pour développer les énergies "propres".
BFM TV