Des saisonnières marocaines créent leur premier syndicat en Espagne

Mis en place en 2021, l’accord bilatéral sur la migration circulaire permet le recrutement massif de main-d’œuvre féminine au Maroc pour récolter notamment des fraises à Huelva, en Andalousie. Dénonçant des abus et des conditions de travail difficiles, des travailleuses saisonnières ont formé leur propre syndicat.
“Nous avons trouvé un moyen de dénoncer [le licenciement] et nous avons ouvert la voie à des poursuites judiciaires contre tous ces licenciements abusifs”, a déclaré le tout nouveau syndicat Jornaleras de Huelva en Lucha (“Travailleuses journalières de Huelva en lutte”) dans un post sur les réseaux sociaux, comme le rapporte le journal de gauche espagnol El Salto.
L’organisation, qui se décrit comme “un groupe autogéré de travailleuses agricoles et de manutentionnaires” de Huelva (Andalousie), a déposé une plainte contre le licenciement d’une travailleuse saisonnière embauchée au Maroc, son pays d’origine, pour un contrat de type fijo discontinuo (“permanent discontinu”). Ce contrat prévoit une relation de travail sur quatre ans, avec des périodes d’activité saisonnière en Espagne et des retours dans le pays d’origine. L’entreprise espagnole qui avait engagé la travailleuse n’ayant pas fait appel à elle dans ce délai, le syndicat y voit un licenciement abusif, en l’absence de motif justifié ou de communication formelle, note El Salto.
Cette organisation est la première du genre à représenter les travailleurs saisonniers marocains du programme de migration circulaire Gecco mis en place par l’Espagne depuis 1999, relève le site La
Courrier International