Déserts médicaux en Dordogne : avec 25 000 consultations, le succès d’une maison de santé

La structure de Sanilhac a soufflé sa première bougie. Grâce à elle, tous les habitants de la commune disposent d’un médecin traitant
Une oasis luxuriante en plein désert (médical). Généralistes, sages-femmes, podologue, kinésithérapeute, psychologue, infirmier… L’offre de soins proposée par la maison de santé pluriprofessionnelle universitaire (MSPU) de Sanilhac, 4 700 habitants, a facilement rencontré la demande.
La structure a soufflé sa première bougie mardi 10 juin. Une petite fête avait été organisée par la mairie, le champagne étant offert par les professionnels de santé. « Cette réalisation, c’est la volonté de ne jamais renoncer […]. Cette histoire, c’est gagnant pour la Ville, gagnant pour les médecins, et gagnant pour les patients », savoure le maire de la commune, Jean-Louis Amelin.
37 ans de moyenne d’âgeLes discours n’ont pas eu besoin d’être longs pour comprendre la réussite de la MSPU. Le docteur William Mirat, pierre angulaire du dispositif, a préféré parler chiffres : « 25 000 consultations ont été réalisées depuis l’ouverture de la maison de santé. Selon la Sécurité sociale, il n’y a plus personne sans médecin traitant sur la commune de Sanilhac. »
Annonce immédiatement suivie d’applaudissements. Émilie Labrot, conseillère municipale déléguée à la commission communication, mesure le chemin parcouru : « Avant le projet, environ 60 % des Sanilhacois n’avaient pas de médecin. »

Philippe Greiller
Les habitants de la commune sont donc médicalement suivis, et certainement pour longtemps, la moyenne d’âge des praticiens exerçant à la MSPU étant de… 37 ans ! « Ils ont une vision moderne de la médecine, ils sont à jour des dernières choses qui se font », se réjouit Clara, interne depuis plusieurs semaines. Maxime, un prédécesseur revenu pour la cérémonie, précise cette pensée : « Des réunions de concertation entre tous les professionnels sont organisées pour certains cas, cela permet d’avancer ensemble. »
Structure évolutiveIl se pourrait bien que l’équipe de 10 praticiens continue de s’étoffer dans les mois à venir. « Cela ne pose pas de problème car la structure a été conçue pour être évolutive », insiste Jean-Louis Amelin. Le bâtiment bio-sourcé a coûté près de 2,5 millions d’euros.
Un investissement que l’édile ne regrette pas : « Il n’y a pas un jour où un administré ne me parle pas de cette maison de santé. » Un succès tout sauf anodin à un an des élections municipales.
SudOuest