Dieselgate : une étude projette la mort de 8 000 personnes en France d’ici 2040
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Une fraude aux conséquences dramatiques. Une étude du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), à laquelle France Inter a eu accès, a chiffré à seize mille le nombre de morts attribuables au Dieselgate, en France, entre 2009 et 2024. Pour ceux qui ont manqué les épisodes précédents, ce scandale a éclaté en 2015, après que des révélations ont établi que le groupe automobile Volkswagen avait eu recours à un logiciel truqueur, permettant à ses véhicules de passer l’étape des tests antipollution en laboratoire. Au total, onze millions de véhicules auraient pu surmonter cet obstacle alors qu’ils émettaient plus d’oxyde de carbone et de CO2 que ne le permettaient les normes européennes. Ces surémissions, retrouvées chez plus de 200 modèles, «s’ajoutent aux “émissions légales” et n’auraient jamais dû polluer l’air que nous respirons», dénonce l’étude, citée par la radio publique.
Cette affaire, poursuit l’étude, «a eu, et continue à avoir, des conséquences sanitaires et économiques évitables et chiffrées». La fin des moteurs thermiques étant prévue pour 2040, les auteurs anticipent encore 8 000 décès prématurés imputables au scandale à venir. Ils estiment à 26 000 le nombre de nouveaux cas d’asthme engendrés en France par ces moteurs truqués. Côté économie, les auteurs chiffrent à 146 milliards d’euros les coûts du «dieselgate» engendrés par les pertes de productivités, les soins prématurés ou encore les 2,4 millions de jours de congé maladie projetés jusqu’en 2040. A l’échelle européenne, les chiffres sont encore plus vertigineux. L’étude «estime à 205 000 le nombre de décès prématurés supplémentaires liés à la pollution de l’air engendrés par les moteurs diesel truqués et à 1 200 milliards d’euros les pertes économiques pour l’ensemble de l’Europe», selon France Inter.
Lundi 26 mai, la justice allemande a condamné quatre anciens dirigeants du constructeur automobile Volkswagen à des peines allant jusqu’à quatre années et demie de prison. En 2023, l’ancien PDG d’Audi Rupert Stadler avait écopé d’une peine de 21 mois de prison avec sursis. Face à la justice et aux consommateurs américains, Volkswagen a accepté de payer 25 milliards de dollars de dédommagement, dont 15 milliards sont allés aux propriétaires des 450 000 véhicules concernés. Des indemnisations ont également eu lieu en Australie et plus récemment au Canada.
Libération