Économie. Eurovision : derrière les projecteurs et les paillettes, des millions d’euros en jeu

La finale de l’Eurovision a lieu ce samedi soir à Bâle, en Suisse, où plusieurs dizaines de millions d’euros ont été engagées pour organiser le concours. La ville hôte peut espérer d’importantes retombées économiques et touristiques.
Des projecteurs, des paillettes… et des millions d’euros en jeu. C’est le grand jour pour les finalistes de l’Eurovision, dont Louane, représentante de la France. À quelques heures de la finale, les prédictions des bookmakers sont scrutées de près. La 69e édition du concours européen de la chanson se tient cette année à Bâle, en Suisse, où les choses ont été vues en grand avec 36 millions d’euros alloués à l’organisation de l’événement.
En novembre 2024, les habitants de la cité rhénane avaient approuvé par référendum local la tenue de la compétition musicale. L’Union démocratique fédérale (UDF), un petit parti ultra-conservateur était à l’initiative de la consultation, dénonçant un « gaspillage » de l’argent public. Mais le « oui » l’ayant largement emporté (66,4 %), la ville a engagé d’importants moyens pour accueillir l’Eurovision en grande pompe, un concours suivi chaque année par quelque 160 millions de téléspectateurs à travers le monde.
Des retombées économiques et touristiques22 millions d’euros déboursés à Turin en 2022, 28 millions à Liverpool en 2023, idem en Suède l’année dernière… Cette grande compétition musicale est certes coûteuse à organiser, mais elle rapporte aussi beaucoup à la ville hôte, et notamment au secteur du tourisme et de l’hébergement. Encouragée par les bilans des éditions précédentes, Bâle espère des retombées immédiates d’environ 60 millions de francs suisses (environ 62 millions d’euros).
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À Turin, en 2022, l’Eurovision a généré jusqu’à 100 millions d’euros de retombées économiques directes, dont 23 provenaient du tourisme, selon un rapport de la Chambre économique de Turin. Et l’année dernière Malmö, qui a accueilli plus de 50 000 visiteurs venus du monde entier pendant le concours, a engrangé 38 millions d’euros. Selon les chiffres communiqués par l’Union Européenne de Radio Télévision (UER), organisatrice de l’Eurovision, le concours avait généré pour Liverpool un résultat économique net de 65 millions d’euros. Grâce à l’événement, plus de 300 000 visiteurs supplémentaires ont afflué dans cette ville de la côte ouest de l’Angleterre en 2023.
« Les villes hôtes ont toujours réalisé des bénéfices »« Depuis la fin des années 1990, période à laquelle l’Eurovision a pris une dimension plus commerciale, les villes hôtes ont toujours réalisé des bénéfices grâce au tourisme », nous explique Dean Vuletic, auteur d’un livre consacré à l’histoire de l’Eurovision, intitulé Postwar Europe and the Eurovision Song Contest (ed. Bloomsbury, 2018). Dans certains cas, ces retombées perdurent bien au-delà de l’événement. « Accueillir l’Eurovision en 2012 a attiré l’attention sur Bakou et l’a vraiment inscrite sur la carte touristique mondiale », souligne l’historien.
Pour cette 69e édition du concours, 6 500 billets ont été vendus à la St. Jakobshalle de Bâle pour chacun des neuf spectacles, dont six répétitions générales. Le week-end dernier, le défilé d’ouverture a attiré près de 100 000 personnes dans les rues de la cité suisse. La ville organise par ailleurs ce samedi soir une retransmission publique sur écrans géants dans le St. Jakob-Park, le plus grand stade de Suisse, avec une jauge de 36 000 spectateurs. À l’office du tourisme de Bâle, on estime à 200 000 le nombre de visiteurs durant le concours. Et l’impact de cette affluence se mesure jusqu’en France, dans le Haut-Rhin. Les hôtels proches de la frontière, notamment à Saint-Louis ou encore à Mulhouse, villes voisines de Bâle, ont rapidement été pris d’assaut après l’annonce de la tenue du concours en Suisse.
Le Progres