En visant les étudiants étrangers, Trump met en péril un grand atout des États-Unis

L’apport des étrangers arrivés pendant leurs études est considérable aux États-Unis, relate “The Wall Street Journal”. Le gouvernement Trump n’en a cure : à ses yeux, ces étudiants étrangers prennent la place d’Américains et il s’agit désormais de limiter leur nombre.
Quand Ajay Bhatt a quitté l’Inde pour faire un master à l’Université de la ville de New York en 1981, il n’avait jamais pris l’avion. Plus de quarante ans plus tard, des milliards de personnes utilisent son invention la plus célèbre, le connecteur USB. Et il a déposé plus de 130 brevets.
“Mon père n’était pas ravi que je parte aux États-Unis. Mais c’était le pays où l’on pouvait faire les meilleures études, et tout le monde était très accueillant.”
L’immigration hautement qualifiée est depuis longtemps un ingrédient de la recette secrète des États-Unis pour avoir l’économie la plus dynamique du monde. Ces nouveaux venus fournissent un apport démesuré en matière d’innovation et d’entrepreneuriat.
De 1990 à 2016, ils ont été à l’origine de 23 % des brevets, selon une étude de 2022 de Shai Bernstein de la Harvard Business School et quatre coauteurs. Ils ont fondé, seuls ou avec d’autres, plus de la moitié des start-up d’une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars, selon une autre étude. Les étrangers ont aussi joué un rôle important dans le démarrage de Nvidia, Alphabet et Tesla.
D’Elon Musk à des personnalités moins connues du grand public, comme Ajay Bhatt, nombre de ces inventeurs et créateurs d’entreprise sont arrivés aux États-Unis avec un visa d’étudiant. Mais les mesures de Trump risquent de tarir ce vivier de nouveaux talents.
En mai, le gouvernement Trump a gelé les dossiers des demandeurs de visas étudiants [mercredi 18 juin, le département d’État a annoncé reprendre l’examen de ces demandes de visas étudiants, sous condition d’un passage de revue de l’activité des candidats sur les réseaux sociaux pour s’assurer qu’ils ne critiquent pas les États-Unis].
Il veut aussi commencer à “annuler sans états d’âme” les visas des étudiants chinois dans les universités américaines. Le gouvernement a également essayé d’empêcher l’université de Harvard d’accepter les inscriptions des étudiants étrangers, une mesure qui a été pour l’instant contrecarrée par une juge fédérale.
[Le 4 juin], le gouvernement Trump a interdit l’entrée sur le territoire américain aux citoyens d’une dizaine de pays, et défendu aux ressortissants de pays comme Cuba, le Venezuela et le Laos de postuler pour des visas étudiants. Le président a également pris un décret pour interdire aux étudiants étrangers de s’inscrire à Harvard [décret à son tour suspendu par la même juge fédérale].
“Il y a des jeunes qui veulent aller à Harvard ou dans d’autres universités, a déclaré Trump le mois dernier. Ils ne peuvent pas à cause des trop nombreux étudiants étrangers. Alors je veux m’assurer que les étudiants étrangers soient des gens qui aiment notre pays.”
Les États-Unis ont accueilli plus de 1,1 million d’étudiants étrangers sur l’année scolaire 2023-2024, selon l’Institut des études internationales. En 2024, le gouvernement a approuvé la candidature d

C’est la bible des milieux d’affaires. Mais à manier avec précaution : d’un côté, des enquêtes et reportages de grande qualité, avec un souci de neutralité. De l’autre, des pages éditoriales très partisanes. Les chroniqueurs et le comité éditorial défendent, souvent avec virulence, les points de vue conservateurs, même si le titre a toujours maintenu une certaine distance vis-à-vis de Donald Trump.
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Courrier International