États-Unis : la Fed maintient ses taux d’intérêt

Comme attendu, et malgré les demandes de Donald Trump, la Réserve fédérale américaine a maintenu ses taux pour la quatrième fois de suite ce mercredi.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise laissé ses taux inchangés mercredi, décision prise à l’unanimité, et pour la quatrième fois d’affilée, un statu quo prolongé qui accroît la frustration du président Donald Trump à son encontre. Dans une décision largement anticipée par les marchés, les banquiers centraux ont maintenu les taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
«L’incertitude concernant les perspectives économiques a diminué mais reste élevée», souligne dans un communiqué la banque centrale, dont les responsables disent encore envisager deux baisses de taux cette année, une éventualité dont les analystes doutent de plus en plus. Lors de sa conférence de presse, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a clairement laissé entendre qu’il ne dévierait pas rapidement de sa posture attentiste.
Toutefois, lors de sa conférence de presse, Jerome Powell a clairement laissé entendre que la Fed ne dévierait pas rapidement de sa posture attentiste. Interrogé sur l’impact des droits de douane mis en place par l’exécutif américain, Jerome Powell a assuré que la Fed prendra «des décisions plus avisées et meilleures si nous attendons encore quelques mois ou le temps qu’il faudra pour avoir une idée réelle de la manière dont cela se transmettra à l’inflation».
Orientée à la hausse auparavant, Wall Street a nettement flanché à la suite de ces propos: -0,11% pour le Dow Jones, +0,09% pour le Nasdaq et -0,05% pour l’indice élargi S&P 500 vers 21H10 heure française. «Les droits de douane vont probablement tirer les prix vers le haut et peser sur l’activité économique», a aussi déclaré M. Powell, tout en notant que les taxes mettaient généralement «un peu de temps» avant d’être répercutées au niveau des consommateurs.
En adepte de l’immobilité prudente face au terrain glissant des droits de douane et des crises géopolitiques, la Fed avait conclu les trois précédentes réunions depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier par un statu quo sur les taux. Plus tôt dans la journée, Donald Trump a qualifié le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, de «personne stupide». Et aussi affirmé que ce dernier, qu’il avait lui-même désigné pour prendre la tête de l’institution en 2018, était «politisé». ««Il n’y a pas d’inflation» aux États-Unis «et donc j’aimerais voir les taux baisser. Peut-être que je devrais aller à la Fed. Est-ce que je suis autorisé à me désigner moi-même ?» a lancé le président américain devant la Maison-Blanche.
En l’absence de surprise sur le niveau des taux directeurs, les nouvelles sont ailleurs. Selon son communiqué, la Fed juge que «l’incertitude concernant les perspectives économiques a diminué mais reste élevée». Ses responsables, qui actualisent leurs prévisions tous les trois mois, estiment que la situation va se détériorer encore plus qu’anticipé pour la première économie mondiale.
Ils attendent désormais la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,4% à la fin de l’année (contre 1,7% prévu en mars et 2,1% en décembre 2024) et prévoient une accélération de l’inflation à 3% (contre 2,7% en mars), alors que la Fed vise 2%. Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,5% (contre 4,4% en mars).
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