Jeux olympiques : l’Urssaf verbalise 93 entreprises pour travail dissimulé
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La fête est finie. Près de dix mois après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) dresse le bilan de ses contrôles effectués pendant les compétitions. Selon les informations du Parisien, confirmées à Libération par l’Urssaf, sur les 841 sociétés inspectées par les 200 agents mobilisés avant et pendant les Jeux, 93 entreprises ont été verbalisées pour travail dissimulé. «La très grande majorité des actions ont été réalisées en Ile-de-France mais des actions ont également été menées dans d’autres régions», détaille l’Urssaf à Libération. Par exemple, à l’occasion du relais de la flamme, à proximité de sites d’épreuves hors région parisienne ou dans des fans zones.
«Le taux de fraude suite à nos contrôles sur le terrain n’est pas atypique par rapport à ceux que nous réalisons en temps normal», assure Emmanuel Dellacherie, directeur de la réglementation et du contrôle de l’Urssaf au Parisien. A l’inverse, le montant des redressements «n’est pas anodin du tout car cela revient à 500 000 euros en moyenne par dossier». Or, précise-t-il, «lorsqu’on dépasse 200 000 euros de redressement, le dossier devient à nos yeux significatif». Montant total : près de 46 millions d’euros. Si seulement la moitié des entreprises contrôlées sont franciliennes, cette région concentre à elle seule 44 millions d’euros de préjudice, soit 96 % de la somme globale.
Car tous les secteurs ne sont pas concernés dans la même proportion. «Si nous avons contrôlé les restaurants, les cafés et les commerces, une part considérable des redressements a eu lieu auprès des entreprises privées de la sécurité», explique le directeur contrôle à l’Urssaf Ile-de-France, Pierre Gallet, au Parisien. Ces sociétés étaient généralement de «petite taille, au capital social faible», immatriculées le plus souvent quelques mois ou semaines avant l’ouverture des JO fin juillet.
En cause ? Un manque de bras criant pour sécuriser les épreuves et la cérémonie d’ouverture dans la dernière ligne droite des préparations, ainsi qu’une faible participation des sociétés de sécurité aux appels d’offres qui avaient inquiété les autorités. D’ailleurs, l’Urssaf note leur caractère «éphémère», puisque «de nombreuses entreprises frauduleuses, créées spécifiquement pour l’occasion, ont rapidement disparu, placées en liquidation judiciaire dès novembre 2024 après paiement de leurs dernières factures».
Aucun lien n’a été établi entre ces recrutements précipités et le taux élevé de fraude parmi les entreprises de sécurité. Toutefois, précise Pierre Gallet au Parisien, «il s’agissait la plupart du temps de sous-traitants en cascade, parfois dix niveaux en dessous de l’entreprise principale qui avait obtenu l’appel d’offres». Si le comité d’organisation des Jeux avait limité le nombre maximal de sous-traitants à trois niveaux pour la construction des sites olympiques, la sécurité, elle, a échappé à ces exigences.
Libération