La Grande-Bretagne prête à « s’aligner » sur certaines règles de l’UE, déclare un ministre

Par Le Nouvel Obs avec AFP
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Les drapeaux britannique et européen, sur un bâtiment de Londres, en février 2007
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui accueille lundi 19 mai le premier sommet UE-Royaume-Uni post-Brexit, s’apprête à signer cette semaine un nouvel accord multisectoriel avec l’Union européenne, dont les contours restent flous. La réunion à Londres vise à convenir des étapes vers une relation plus étroite entre le Royaume-Uni et le bloc de 27, cinq ans après leur divorce acrimonieux.
Le ministre des relations avec l’Union européenne, Nick Thomas-Symonds, a déclaré à la BBC ce dimanche que les détails de l’accord étaient encore en cours d’élaboration.
Le gouvernement travailliste a adopté une approche pragmatique, « quand il est dans notre intérêt national de nous aligner sur des normes communes afin de faciliter les échanges et de permettre aux entreprises (...) de commencer à commercer à nouveau avec l’UE », a-t-il expliqué.
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Keir Starmer a exclu de rejoindre l’union douanière et le marché unique, mais a suggéré que le Royaume-Uni était prêt à s’aligner sur les réglementations de l’UE concernant les produits alimentaires et agricoles.
Downing Street a avancé qu’un accord aiderait les producteurs britanniques « qui font face à des formalités administratives et à des contrôles alors qu’il s’agit d’exporter vers notre partenaire commercial le plus proche et le plus important », et ferait baisser les prix.
Les diplomates de l’UE à Bruxelles cherchent à obtenir que la Grande-Bretagne garde ses eaux ouvertes pour les pêcheurs européens en échange d’un assouplissement des contrôles sur certaines importations alimentaires en provenance du Royaume-Uni.
L’opposition crie à la capitulation« Il semble que nous abandonnions nos quotas de pêche et que nous devenions une entité soumise aux règles de Bruxelles », a réagi la dirigeante du Parti conservateur, Kemi Badenoch. Avec le dirigeant du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, elle a qualifié le futur accord de « capitulation », les deux déclarant qu’ils l’abandonneraient s’ils étaient élus.
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Sur la question épineuse d’un programme de mobilité des jeunes, Nick Thomas-Symonds a estimé que cela devrait être traité de manière « intelligente et contrôlée ».
Bruxelles serait favorable à un accord permettant aux jeunes Européens âgés de 18 à 30 ans d’étudier et travailler temporairement au Royaume-Uni, et aux jeunes Britanniques de faire de même dans l’UE.
Kemi Badenoch a dit craindre qu’un tel programme ne réintroduise la politique européenne de liberté de circulation « par la petite porte ». Nick Thomas-Symonds a rejeté cette critique, soulignant que le Royaume-Uni avait déjà 13 programmes de mobilité des jeunes avec d’autres pays. « Personne ne suggère, même de loin, qu’il y a liberté de circulation avec ces pays, ce n’est absolument pas le cas », a protesté le ministre.
Par Le Nouvel Obs avec AFP
Le Nouvel Observateur