Le Japon débloque un fonds de soutien record face aux droits de douane de Trump

Le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba a approuvé le 28 mai un plan de soutien à l’économie qui avoisine les 5,5 milliards d’euros. La manœuvre semble largement dictée par la peur de perdre les élections sénatoriales prévues en juillet.
C’est une alliance qui coûte plutôt cher. Le gouvernement japonais a approuvé mercredi 28 mai un plan de mesures économiques d’urgence de 900 milliards de yens (5,5 milliards d’euros), “marquant la première réponse budgétaire aux droits de douane imposés par le président Donald Trump”, annonce le Mainichi Shimbun. Tokyo s’est vu imposer une menace de surtaxe américaine de 25 %, qui pénaliserait en particulier les secteurs de l’automobile et de l’acier.
Citant “des sources proches du dossier”, le quotidien nippon avance même le chiffre de 2 800 milliards de yens, soit 17 milliards d’euros, prenant en compte “l’ampleur globale du plan de sauvetage, qui comprendrait également les dépenses des gouvernements locaux, visant à faire face à un ralentissement de l’économie”.
Dans le détail, deux tiers du plan gouvernemental seraient alloués sous forme de subventions pour freiner la forte augmentation des factures d’électricité et de gaz, tandis que les 300 milliards de yens restant seront utilisés pour soutenir les entreprises en difficulté.
Et pour financer ce plan de soutien, les autorités vont puiser une large part des dépenses dans le fonds de réserve du pays – “normalement destiné aux situations d’urgence”, précise le quotidien. Mais justement, urgence il y a – à tout le moins pour le gouvernement de Shigeru Ishiba, dont la cote de popularité enregistre des planchers record : elle est tombée à 24 %, selon un sondage du même Mainichi Shimbun publié le 14 avril.
Or les élections à la Chambre des conseillers, l’équivalent du Sénat dans la Diète du Japon, sont prévues en juillet, avec le renouvellement de la moitié des membres. Après une perte historique de la majorité absolue à la chambre basse du Parlement, tout doit être mis en place, pour le Parti libéral-démocrate au pouvoir, pour regagner un semblant de confiance au sein de l’opinion. Une manœuvre “aux motivations hautement politiques”, cinglent certaines critiques du gouvernement, citées par le Mainichi Shimbun.
Courrier International