Léa Salamé quitte France-Inter et est attendue au JT de France 2

Léa Salamé, en décembre 2021. JULIEN DE ROSA/AFP
Ce transfert, qui doit encore être confirmé, apparaît comme le climax du mercato des journalistes en vue de l’élection présidentielle de 2027. Salamé devrait toutefois se mettre en retrait le temps de la campagne, dans le cas où son compagnon Raphaël Glucksmann serait candidat.
C’est ce qui s’appelle un hyperchoix. Léa Salamé allait-elle rempiler à France-Inter ? Plaquer le service public pour le privé en allant sur BFM-TV où le propriétaire Rodolphe Saadé, d’origine libanaise comme elle, rêvait de la faire venir ? Ou rejoindre à temps plein France Télévisions ? Le suspens a pris fin, ce jeudi 19 juin : après onze ans sur la première radio de France, Léa Salamé quitte Inter, laissant son partenaire de la matinale Nicolas Demorand esseulé.
Elle devrait récupérer le 20-heures de France 2 après le départ d’Anne-Sophie Lapix, dont Caroline Roux, pressentie, a refusé la succession. France 2 a été prise de court et d’autant plus disposée, du coup, à accepter cette exigence de Léa Salamé : garder son émission d’infotainment « Quelle époque ! », diffusée le samedi soir et qu’elle produit avec sa propre société. Un cas de figure inédit, mais elle a emporté le morceau. Les négociations entre la chaîne et la journaliste sont dans leur dernière ligne droite et, sauf surprise de dernière minute, le transfert de France-Inter au JT devrait être officialisé dans la journée de ce jeudi.
En retrait le temps de la campagne présidentielle ?La plus « bankable » des journalistes, comme on dit dans le monde des affaires, s’est vu dérouler le tapis rouge partout. Son problème pouvait être son compagnon, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui envisagerait de se présenter à la prochaine élection présidentielle. La télé publique a jugé qu’il suffira que la titulaire du journal télévisé se mette en retrait le temps de la campagne de 2027 (ce que la journaliste avait déjà fait à Inter, lors de précédentes élections). Cette situation commençait à faire jaser mezzo voce à la rédaction d’Inter. Qu’en sera-t-il à France Télévisions ?
Delphine Ernotte, qui a été reconduite pour un troisième mandat à la tête du groupe, avait annoncé qu’elle allait s’attaquer au chantier de l’information – ces derniers mois, le 20-heures de France 2 a perdu beaucoup de terrain par rapport à celui de TF1. Cette décision est importante pour l’ensemble du mercato audiovisuel car elle va entraîner d’autres mouvements dans les grilles de programmes d’autres médias.
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Léa Salamé connaît par cœur France 2 : elle y a présenté « l’Emission politique », les Jeux olympiques de Paris 2024, ou encore les Victoires de la musique, ayant toujours pris soin, en parfaite stratège, de diversifier sa palette. Léa Salamé au 20-heures, Anne-Sophie Lapix sur M6 et RTL, Marc-Olivier Fogiel sur RTL, Marc Fauvelle sur BFM, Benjamin Duhamel sur France-Inter, Paul Larrouturou sur Franceinfo, Eric Brunet à LCI, etc. Si le mercato des journalistes est, cette année, aussi intense, c’est que les médias constituent maintenant les équipes qui couvriront la présidentielle de 2027.
Le Nouvel Observateur