Les charges des HLM explosent dans ce quartier de La Seyne, les représentants des locataires s'organisent et montent au front

Actuellement, les associations de défense des locataires HLM, au premier rang desquelles Indecosa-CGT 83, sont particulièrement occupées. Et préoccupées. "De nombreux locataires de Toulon Habitat Méditerranée (THM) nous ont sollicités sur la question du niveau anormalement élevé des régularisations de charges qu’ils reçoivent en ce moment, et sans en avoir été avertis", a commencé le président André Cheinet, ce vendredi matin depuis la permanence située au cœur de la cité Berthe, dans la résidence Les Prairies. Autour de lui, des habitants et représentants de plusieurs résidences, du nord au sud de La Seyne, dont des élus siégeant au conseil d’administration de THM.
Ces derniers jours, plusieurs d’entre eux ont entrepris de répertorier les situations de chaque logement, en porte à porte, et font aujourd’hui état de "grandes différences entre certains foyers similaires" et "d’anomalies". À l’image de "cette famille qui a reçu une quittance de près de 2000 euros, pourtant sans changement de situation, et présente dans ce logement depuis des années".
"Au cas par cas"Après avoir rappelé la récente mobilisation des locataires de la Beaucaire (ainsi qu’à la Maurelle quelques jours plus tard, lire nos précédentes éditions), qui ont ensuite été reçus à THM avec "l’engagement d’un retour d’information", cette réunion a permis de préciser les attentes: "Nous constituons en ce moment un dossier des cas qui nous sont signalés et nous devrions avoir une réunion de travail avec la direction de THM d’ici 15 jours, annonce M. Cheinet. Nous demanderons que soient étudiés tous les dossiers des locataires ayant une régularisation importante; que soit vérifié le bon fonctionnement des appareils, compteurs, réseaux; et qu’il n’y ait pas de poursuite en cas de non-paiement des charges en attendant les résultats de ces vérifications."
"L’impression d’être des sous-citoyens"Un exemple précis d’anomalie constatée: "Pour les locataires connectés au chauffage urbain, THM doit rectifier, selon Indecosa, la régularisation qui a été calculée en fonction de la surface des logements et non sur la charge réelle." Ou, encore: "Comment est-ce possible qu’une charge de chauffage au gaz soit réclamée pour un logement qui s’est équipé d’une chaudière autonome et qui devrait donc payer directement sa consommation au fournisseur?"
Autour de la table, ce jour-là, ce coup dur pour le portefeuille des locataires a été l’occasion d’évoquer un tas de problèmes récurrents dans les quartiers, de nature à voir s’exprimer "le sentiment d’un manque de considération de THM" et "l’impression d’être pris pour des sous-citoyens", comme l’a dit un habitant du Mont des Oiseaux en emploi précaire, en l’occurrence auxiliaire de vie.
La défense des locataires semble s’organiser comme rarement, et pourrait bien s’étendre au-delà de la seule question des charges incomprises.
Var-Matin