Les clubs de jeux parisiens vont pouvoir rouvrir, après deux mois de fermeture forcée
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Victimes collatérales de la censure qui les a privés de cadre législatif, faute de budget, les établissements expérimentés dans la capitale depuis 2018 ont reçu le feu vert du Conseil d’État.
Forcés de fermer leurs portes le 1er janvier faute de cadre législatif, les sept clubs de jeux parisiens vont pouvoir rouvrir. Le Conseil d'État a validé leur réouverture ce mardi 25 février. Elle devrait pouvoir se faire dès samedi, selon des casinos interrogés.
Le décret d'application doit encore être publié au Journal officiel et la commission consultative des établissements de jeux, une instance composée d'une dizaine de membres, doit se réunir vendredi pour signer les autorisations nécessaires à la réouverture, selon la communication du groupe Barrière, qui dispose d'un club de jeux dans la capitale. «Nous nous réjouissons de la validation du Conseil d'État, ce qui signifie que nous allons pouvoir rouvrir très probablement avant la fin de semaine. C'est un soulagement pour nos clients et nos 200 salariés», a réagi Clément Martin Saint-Léon, directeur général jeux du groupe Barrière.
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Les propriétaires de clubs de jeux ont tous déjà été auditionnés par la commission consultative, ce qui permet d'avoir une procédure de réouverture rapide, a expliqué de son côté Fabrice Paire, président du directoire du groupe Partouche, qui dispose aussi d'un club de jeux dans la capitale. Ces clubs, dont l'autorisation aurait dû être prolongée jusqu'à fin 2025 via le projet de loi de finances, avaient alerté mi-décembre devoir fermer en fin d'année 2024, «effet collatéral» de la censure du gouvernement.
Ils sont expérimentés depuis 2018 dans la capitale, où les casinos sont interdits depuis plus d'un siècle dans un rayon de 100 km, avec une seule exception pour l'établissement d'Enghien-les-Bains. L'expérimentation initiale était censée se terminer en 2020 mais elle avait été prolongée une première fois jusqu'à fin 2022, puis une deuxième fois jusqu'au 31 décembre 2024. La loi de finances 2025, finalement adoptée début février, prolonge encore l'expérimentation pour trois ans, jusqu'à fin 2027.
La fermeture de ces clubs avait eu comme conséquence la mise au chômage partiel des 1500 personnes employées par le secteur. «Il était urgent qu'on sorte de cet aléa», estime Fabrice Paire, observant que «1500 personnes au chômage partiel, ça coûte cher». Cela s'ajoute aux quatre millions d'euros de cotisations non perçues par l'État du fait de la fermeture des clubs, «sans parler du trouble à l'ordre public avec l'explosion des parties clandestines», pointe le dirigeant.
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