« On n’est pas entré dans une bataille mais dans une guerre », Gaëtan Lecoq de la CGT ArcelorMittal

Dans le quartier de la plaine Saint-Denis, plusieurs centaines de salariés venus de différents sites d’ArcelorMittal se sont mobilisés ce mardi 13 mai afin de mettre la pression sur la direction du sidérurgiste qui envisage la suppression de plus de 600 postes.
« Nationalisation » est le terme qui était sur toutes les lèvres : « les Italiens l’ont fait, les Anglais l’ont fait (…) alors pourquoi nous, Français, on n’est pas capable de le faire ? », s’est interrogé Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, site le plus menacé par le plan de suppressions de postes.
« Cette entreprise touche chaque année 295 millions d’euros d’argent publique et elle devait porter un projet de décarbonation du groupe donc il faut demander à Mittal si oui ou non il va investir. En 2006, il y avait 22 hauts fourneaux en Europe, il n’en reste plus que onze aujourd’hui », alerte Fabien Gay, sénateur communiste.
Au coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour décarboner les hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, venue soutenir les salariés en lutte, l’a promis : la situation des salariés d’ArcelorMittal sera « au centre » de son « interpellation du président de la République », avec qui elle est invitée à débattre ce mardi soir, sur TF1, parmi d’autres personnalités. « Je lui remettrai les propositions de la CGT pour nationaliser, la liste des 400 plans de licenciements qui aujourd’hui ont lieu partout en France, avec des entreprises qui touchent des aides publiques et qui distribuent des dividendes et je lui dirai qu’il faut qu’il prenne ses responsabilités”, a-t-elle clamé devant les salariés de Dunkerque (Nord), de Florange (Moselle), ou Basse-Indre (Loire-Atlantique), trois des sites les plus touchés. Elle a ensuite entonné, entre deux détonations de pétards, un slogan populaire: « Du métal sans Mittal ! Du métal sans Mittal ! ».
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