Pourquoi la haute saison s'annonce prometteuse pour les campings de l'Est-Var

De bons auspices. Tout semble indiquer, pour le moment, si l’on en croit Michel Nore, le président départemental du syndicat de l’hôtellerie de plein air, que l’on part sur une belle saison touristique, dans les différents campings de l’Est-Var.

"On table sur une augmentation de 5% de la fréquentation, cette année, par rapport à l’année dernière", indique d’emblée celui qui est aussi à la tête du groupe Tikayan, rassemblant de nombreux campings sur quatre départements de la région.

"Il faut savoir que, déjà, 2024 était en augmentation de 5% également sur 2023. Car la période post-Covid-19 a été très particulière: on a vu une reprise douce des réservations en 2021, avant inévitablement une explosion de la fréquentation en 2022, année très spéciale pour la profession. À tel point qu’en 2023, il y a eu une chute soudaine de 15% des réservations. Et depuis l’an dernier, ça se normalise, ça revient petit à petit à la période pré-pandémique. On n’en est pas encore aux chiffres de 2019 mais on espère vite revenir à cette fréquentation-là. Cependant, on note que la demande de la clientèle a évolué."

Une bonne nouvelle malgré tout pour les professionnels des campings de toutes gammes - des simples espaces où l’on vient planter sa tente jusqu’aux cinq étoiles tout confort.

Il faut dire que l’Est-Var, du Muy jusqu’au fin fond de Saint-Raphaël, en passant par Puget, Roquebrune et Fréjus, concentre un nombre très important d’établissements d’hôtellerie de plein air - comme on l’appelle aussi - par rapport au reste du département et de la région. Donc cela promet bien aussi "des retombées économiques très positives" pour le bassin de population.

"Un creux début juin avant une progression dès mi-juin"

Cette prédiction d’une haute saison encore meilleure que l’an dernier s’explique "par le nombre important de réservations que les établissements ont déjà reçues", détaille Michel Nore.

"De plus, on a su que pas mal de tour-opérateurs se sont rabattus sur notre région depuis moins d’un an, car la météo a été, jusqu’ici, plutôt mauvaise dans d’autres régions de France, par rapport à ici. Troisième indicateur: les étrangers sont également de plus en plus de retour par chez nous."

Enfin, dernier indicateur et pas des moindres, "les ventes de camping-cars sont en nette progression cette année! Il s’en est vendu 35.000 en Europe, en une année. De plus en plus de campings allouent des places à ces véhicules, et les parcs spécialisés pour les accueillir se développent aussi à grande vitesse."

Déjà, le patron varois de ce secteur - qui, à 76 ans l’an prochain, passera la main à la présidence en avril 2026 - constate un mois de mai béni dans l’Est-Var: "Nos établissements ont connu un très beau mois de mai, surtout fin mai et le grand pont de l’Ascension. On sait qu’on va avoir, comme chaque année, un petit creux en ce début du mois de juin, avant que ça reparte de plus belle dès la mi-juin."

La clientèle et ses envies en constante évolution

Première des toutes dernières évolutions constatées par la profession: le développement des ailes de saison. Cantonnée à juillet et août par le passé, la haute saison "déborde désormais largement sur juin et septembre".

Voulue par les différentes communes et agglomérations, cette progression bénéficie aussi bien sûr aux campings, "qui peuvent mieux étaler, sur une plus longue période, leurs prestations aux clients".

Cela est dû aux efforts des institutions et des différents établissements pour attirer le vacancier en dehors de juillet-août, "mais c’est également dû à la façon changeante de consommer. Avant, on partait au camping pour trois semaines au même endroit."

"Maintenant, les gens sont beaucoup plus flexibles, et préfèrent partir sur de plus petites périodes, et plus fréquemment, constate Michel Nore. Donc la météo joue un rôle plus important qu’avant: si l’on voyait qu’un jour pluvieux arrivait, avant, cela importait peu, puisqu’on restait trois semaines en un lieu. Alors que maintenant, le client est beaucoup plus attentif aux prévisions météo puisqu’il ne va à un endroit que quelques jours en moyenne. Comme la météo est meilleure chez nous qu’ailleurs, cela nous est bénéfique!"

Les campings ont dû, de leur côté aussi, s’adapter. "On a forcément gagné en flexibilité. Quant au client, il a de plus en plus des goûts de luxe, demande plus de services, réclame toujours plus de confort. Il aime les ‘‘packages’’, le tout-en-un. Il faut se sortir de la tête l’image d’Épinal que l’on a du camping comme on le voyait à la télé."

Aussi, les demandes de réservation à la dernière minute sont désormais légion. Ce qui rend aussi les prévisions un peu plus compliquées à réaliser. "Espérons une belle météo cet été! Et cela confirmera nos espoirs."