Sam Bankman-Fried prend la parole depuis sa prison et assure que «FTX n’a jamais été insolvable»
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Pour l’ancien magnat des cryptomonnaies, FTX et sa société sœur Alameda Research «ont toujours eu assez d’argent pour honorer toutes leurs obligations».
Tous les moyens sont bons pour tenter d’obtenir les faveurs du président des États-Unis, Donald Trump. Sam Bankman-Fried, ancienne figure du monde des cryptomonnaies, a écopé l’an dernier de 25 ans de prison pour avoir escroqué les clients de sa plateforme d’échanges FTX. Mais cela ne l’empêche pas de prendre la parole pour se défendre.
Dans une interview accordée au média The New York Sun depuis sa prison américaine, le trentenaire estime avoir été de «centre gauche» avant de se rattacher aux républicains, après être passé «à Washington D.C, à travailler avec les régulateurs, les législateurs et le pouvoir exécutif». «J’avais déjà vu à quel point le parti avait changé, mais vous savez, sur les questions que je connaissais mieux, sur celles avec lesquelles j’avais passé le plus de temps, en particulier sur la politique des cryptomonnaies, le gouvernement Biden était tout simplement incroyablement destructeur et difficile à gérer et franchement, le Parti républicain était beaucoup plus raisonnable», explique-t-il dans l’interview téléphonique.
Ce changement d’idéologie va de pair avec la tentative de ses parents de s’attirer les bonnes grâces du nouveau président américain, dévoilée au début du mois de février. Joseph Bankman et Barbara Fried auraient ainsi rencontré plusieurs avocats et personnalités proches de Trump pour tenter de libérer leur fils de 32 ans.
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L’ancien entrepreneur ne cesse de le marteler, il aurait été victime d’une «exagération judiciaire» au cours de son procès. Pour blanchir son image, Sam Bankman-Fried n’hésite pas non plus à prétendre que ni FTX, ni sa société sœur Alameda Research, n’ont été en faillite, malgré le recours au chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis. «FTX n’a jamais été insolvable et n’a jamais fait faillite. Alameda non plus. Elles ont toujours eu assez d’argent pour honorer toutes leurs obligations. Ce qui s’est passé, c’est une crise de liquidité, un “bank run”. Ce que cela signifie fondamentalement, c’est que si vous achetez une voiture de 20.000 dollars et vous savez que vous l’achetez à crédit auprès d’une banque, vous êtes en train de la rembourser. Il vous reste 10.000 dollars à rembourser et puis tout d’un coup, la banque vous appelle et vous dit “vous avez une semaine pour honorer le reste de vos paiements”».
Il y a une semaine, certains anciens clients de FTX ont commencé à recevoir leurs remboursements en dollars, sur les montants fixés lors de la chute de la plateforme, en novembre 2021. Mais pour Sam Bankman-Fried, ces paiements ont pris du retard inutilement : «Il y avait suffisamment d’actifs pour que tous les clients soient payés en nature et en totalité dès en novembre 2022. Au lieu de cela, les clients ont dû attendre deux ans et demi pendant que la succession a déclaré qu’il était désespérément insolvable, un feu de poubelle.»
Sans évoquer la récente confiscation de ses biens par la justice américaine, estimés à un milliard de dollars, l’entrepreneur a publié une série de messages sur le réseau social X, ce mardi. L’ancien magnat des cryptomonnaies ne s’y était pas exprimé depuis deux ans. «Je peux confirmer qu’être au chômage est beaucoup moins relaxant qu’il n’y paraît», a-t-il publié, un brin provocateur, soutenant ainsi les licenciements massifs demandés par Donald Trump à l’administration américaine.
Sam Bankman-Fried a ensuite confié que «licencier des gens est l’une des choses les plus difficiles au monde» et s’est adressé à ses anciens salariés : «C’était de notre faute de ne pas avoir le bon rôle pour eux, ou la bonne personne pour les gérer, ou le bon environnement de travail pour eux.» Reste à voir si Donald Trump se montrera sensible aux louanges du prisonnier, jusqu’à le gracier.
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