Scandale des pneus Goodyear : « Des modèles défectueux sont encore en circulation, il y aura d’autres accidents », s’inquiète la lanceuse d’alerte Sophie Rollet

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La lanceuse d’alerte Sophie Rollet, qui a permis de révéler le maintien sur le marché de pneus défectueux par Goodyear, livre son sentiment avant la convocation par la justice, ce mardi 13 mai, à Besançon, de deux représentants de la firme.
Voilà près de onze ans que l’ancienne assistante maternelle se bat, depuis sa petite maison de Geney, dans le Doubs, pour faire éclater la vérité sur les accidents de poids lourds provoqués par des éclatements de pneus Goodyear. Des crashs occasionnés par des modèles bien précis, les Marathon LHS II et LHS II +, dont la firme connaissait les défauts depuis les années 2010, mais pour lesquels elle n’a pas lancé de procédure de rappel, afin de s’éviter une mauvaise publicité.
Ces faits ont coûté la vie au mari de Sophie Rollet, Jean-Paul, lors d’un accident à l’été 2014, sur l’A36. Ils valent à deux responsables de Goodyear France et de Goodyear Opérations SA d’être convoqués ce mardi 13 mai au tribunal de Besançon, en vue d’une éventuelle mise en examen pour « homicides involontaires », « tromperie » et « pratiques commerciales trompeuses ».
Vous êtes confiante sur l’issue de cette convocation ?
Vu les éléments présents dans ce dossier, et tout ce qui a été trouvé à l’occasion des perquisitions menées l’an dernier, oui, j’ai confiance. Mais cela fait tellement longtemps qu’on attend ces mises en examen… Je n’exclus donc pas un revirement de situation. En fait, j’attends des actes. Enfin.
À la faveur de ces perquisitions, la justice a étendu ses poursuites contre Goodyear, ce qui fait peser sur l’entreprise des menaces d’amendes beaucoup plus lourdes, jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires, en cas de condamnation. C’est une bonne chose ?
Oui. Car si la justice fait ça c’est qu’elle a des éléments à charge très concrets. Dans ce type de dossier, elle doit établir une stratégie, faire un tri drastique entre ce qu’elle peut poursuivre ou pas. C’est pourquoi seuls
L'Humanité