«Si on était raciste, on n’aurait pas eu des groupes en Afrique», répond Cyrille Bolloré à des critiques ciblant CNews
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Il y avait l’«amie tchadienne, donc plus noire qu’une Arabe» de Nadine Morano, ainsi que la variante «je suis arrivée en tête aux élections en outre-mer» de Marine Le Pen. Voici désormais la version bolloréenne : «Si on était raciste, on n’aurait pas eu des groupes en Afrique», a affirmé ce mercredi 21 mai Cyrille Bolloré, PDG du groupe familial, en réponse à une question sur les critiques visant les médias de l’empire fondé par son père Vincent, en particulier la chaîne CNews.
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Le troisième fils du magnat breton a été interrogé au cours de l’assemblée générale du groupe par un actionnaire. Ce dernier a fait remarquer «qu’autour de [lui], depuis trois, quatre ans, de tous bords politiques confondus, on associe le groupe Bolloré à travers les médias comme quelque chose qui diffuse un petit peu de la discrimination. On me parle de CNews. Il faudrait mettre sur les débats télévisés des gens qui puissent apporter une juste contradiction, quelle que soit la tonalité». L’actionnaire a conclu à destination du dirigeant : «Est-ce que vous souhaitez corriger les choses ?»
La chaîne du groupe Canal fait partie des médias qui sont dans le giron du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré, et accusée de promouvoir des idées d’extrême droite. Elle a toutefois été condamnée à de multiples reprises pour les propos tenus sur son antenne, notamment par Eric Zemmour et Jean-Claude Dassier, ou encore pour «manquement à l’honnêteté de l’information» en 2024. A cette date, CNews avait reçu 13 mises en garde, 10 mises en demeure et 3 sanctions, soit un total de 26 rappels à l’ordre de la part de l’Arcom depuis 2016.
«Ce que j’aime à rappeler, en tout cas pour répondre à votre question d’éthique dans ce groupe, et une des raisons personnelles en tant que jeune homme d’une quarantaine d’années, très attaché à son groupe, ce sont les gens qui le composent. Si on était raciste, on n’aurait pas eu des groupes en Afrique, des groupes partout, on s’est entendu avec tout le monde», a répondu Cyrille Bolloré.
Evoquant «les 235 personnes de la holding», «ce qui est très confortable c’est qu’on a des accointances de tous bords, il y a des gens qui sont très gauche, des gens qui sont très droite, et on arrive à discuter, on rame dans le même sens», a-t-il ajouté.
«La chaîne de télé, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, je vous dis, je la suis peu, mais ce que j’observe, c’est ses audiences, et je vois même des gens dans l’autre sens qui disent “c’est pas la chaîne qui fait passer les gens vers la droite”», a encore commenté Cyrille Bolloré.
Celui qui est PDG du groupe depuis cinq ans a également évoqué «une chaîne qui est devenue la première chaîne d’information française tout de même, c’est qu’il doit y avoir une certaine préoccupation de la population».
En avril, CNews a affiché 3,3 % de part d’audience en moyenne, soit le meilleur chiffre pour une chaîne d’info et un nouveau record. BFM de son côté, n’enregistre que 2,7 % de part d’audience.
Libération