UBS: moins de fonds propres grâce à une astuce juridique

Le Conseil fédéral exige qu’UBS augmente nettement les fonds propres de ses filiales à l’étranger afin de renforcer leur sécurité, rappelle la «NZZ am Sonntag». La banque aux trois clés s’oppose à cette règle qu’elle qualifie d'«extrême». Parallèlement, elle a commencé à optimiser ses besoins en fonds propres à l'étranger. Ainsi, UBS a transféré des activités de sa filiale britannique vers une succursale. Ce faisant, le numéro un bancaire suisse doit détenir moins de fonds propres. UBS applique au Royaume-Uni la même astuce que la grande banque française BNP Paribas en Suisse. Cette dernière a récemment transformé sa filiale suisse en une succursale. Elle économise ainsi également du capital et se procure un avantage par rapport aux banques suisses.

Plusieurs interlocuteurs critiquent l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) pour avoir permis à BNP Paribas d’opérer ici qu’en tant que succursale. Cela fausse la concurrence, estiment des experts, car la banque française peut ainsi proposer des crédits aux entreprises suisses à des conditions plus avantageuses que les banques locales, soumises à des règles plus strictes.

Selon une liste publiée par la Finma, d’autres grandes banques étrangères opèrent en Suisse via des succursales, par exemple les américaines Citigroup, Bank of America, JPMorgan Chase, Morgan Stanley ainsi que la chinoise Bank of China. Ces banques bénéficient du fait que le régulateur suisse est plus indulgent avec elles que ne le sont leurs propres régulateurs avec les banques suisses. Aux États-Unis et en Chine, les grandes banques suisses ne peuvent opérer que via des filiales, pas des succursales. La Suisse, elle, n’exige pas la réciprocité. Des banquiers appellent à revoir ce système et réclament une égalité de traitement.