"Gagner maintenant": on a rencontré le pilote varois du Red Bull Junior Team Jules Caranta au circuit Paul-Ricard

Après sa saison 1 en monoplace conclue dans le top 3 du championnat de France F4 (3e)...
Avant de pousser la porte de l’antichambre des Grands Prix à l’étage FIA F3 en 2026, si le plan de route est respecté...
C’est sur les circuits de l’Eurocup-3 que Jules Caranta, 16 ans, affûte son coup de volant aujourd’hui. Un échelon continental choisi par le Red Bull Junior Team au sein duquel le Tropézien entend prolonger sa fulgurante montée en puissance. Peut-être en épinglant un premier succès à son tableau de chasse ce week-end du côté du Castellet...
Jules, figurer dans le top 5 du championnat avec deux podiums et une pole au compteur après les deux premières étapes, ça vous va?
C’est plutôt pas mal, je pense. On savait d’entrée que nous, chez Campos Racing, serions plus performants quand il fait chaud. Ce n’était pas le cas en Autriche, au Red Bull Ring, lors de la manche d’ouverture, où j’arrive tout de même à décrocher une pole et la 3e place en course 2. Sur le circuit de Portimao, en revanche, le mercure culminait à 35 ou 36 degrés et notre équipe a dominé le week-end. Personnellement, j’ai gagné en constance. De quoi engranger plus de points (4e, puis 2e, ndlr).
Pourquoi les autos du team Campos préfèrent la chaleur?
Pff, difficile à dire. On n’a pas encore vraiment compris. Moi, j’ai l’impression que nos adversaires surchauffent plus leurs pneus dans ces conditions. ça peut être une raison...
Un mot sur votre monoplace: l’Eurocup-3, où la situez-vous entre F4 France et FIA F3?
Environ à mi-chemin. Par rapport à ma F4 de l’an dernier, le moteur est plus puissant et il y a plus d’aéro. Dans les courbes, vous mesurez tout de suite le progrès: plus efficace, plus rapide. Dans les lignes droites, en revanche, avec les appuis, ça va aussi vite, voire moins vite.
Aujourd’hui, vous vous sentez complètement intégré dans l’équipe?
Ah oui! Le courant passe super bien avec mon ingénieur et mon mécano. Même si ce dernier ne parle pas anglais. Pour communiquer avec lui, je me suis mis à l’espagnol. Quant à mes deux coéquipiers (le Mexicain Ernesto Rivera, leader actuel, et le Thaïlandais Enzo Tarnvanichkul), ils sont rookies et membres du Red Bull Junior Team comme moi. Saine émulation entre nous.
Au fait, c’est comment la vie de pilote Red Bull Junior?
C’est très différent! Ils m’aident beaucoup, à tous les niveaux. Pour l’entraînement, par exemple, j’ai un vrai planning d’exercices physiques à suivre quotidiennement, désormais. Je peux me rendre quand je veux à Milton Keynes (le siège de l’écurie Red Bull Racing F1). J’y étais encore la semaine dernière pour préparer l’échéance du Castellet au simulateur.
Qu’attendent-ils de vous en 2025?
Ils veulent que je me batte aux avant-postes. Que je joue le titre. Remporter des courses, gagner le championnat, c’est mon ambition, de toute façon! Je ne vise rien d’autre. La saison est longue. Il ne faut pas se précipiter. Juste bien travailler dans le but de grandir vite.
Estimez-vous avoir encore une marge de progression au volant de l’Eurocup-3?
Vous savez, il y a toujours des petits détails à améliorer. Globalement, j’ai un bon feeling. Surtout en qualif’. Mon rythme course demeure perfectible, me semble-t-il.
Dans quel état d’esprit abordez-vous le virage du Paul-Ricard?
Forcément, ici, je veux faire de mon mieux. Le maximum! On roule sur le même tracé qu’en F4 la saison dernière (la piste du Grand Prix de France, 5,8km avec la chicane nord). Troisième en Autriche, deuxième au Portugal: il ne me reste qu’une marche à gravir. J’ai envie de gagner maintenant. Décrocher ma première victoire au Castellet, ce serait fabuleux!
Var-Matin