Affaire Longoria : le président de l’OM suspendu 15 matchs ferme
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La commission de discipline n’a fait aucun cadeau au président de l’OM et au vice-président de la Ligue de football qui n’en méritait, de fait, pas vraiment.
Pour avoir accusé de « corruption » le corps arbitral et traité la Ligue 1 de « championnat de merde » samedi à Auxerre à d’innombrables reprises, Pablo Longoria a écopé de 15 matchs ferme de suspension, soit jusqu’à la 4e journée du championnat 2025-2026, a priori, en septembre. La commission a pris sa décision mercredi soir après avoir pris le temps d’écouter les justifications du dirigeant, bien présent à Paris, au siège de la LFP, durant plus d’une heure.
Cela signifie qu’il ne pourra pas durant cette période représenter le club en compétition, mais aussi dans les instances de la Ligue. Une absence qui fait tache en plein chaos autour des droits TV et à la veille d’une première réponse judiciaire dans le conflit avec DAZN. Le prochain Conseil d’administration doit ainsi se réunir le 27 février.
Le dossier Longoria était placé tout en haut de la pile. Personne n’a pu échapper à la déflagration partie ce week-end des travées de l’Abbé-Deschamps. « Il est quand même vice-président de la Ligue. C’est fou ce qu’il s’est passé, s’étonnait encore quelques heures avant le verdict un des onze membres de la commission. Je peux vous dire que les arbitres sont remontés comme des pendules. »
La corporation demandait une peine exemplaire. Elle a pu compter sur la présence en commission de Patrick Lhermite, ancien arbitre professionnel, aujourd’hui vice-président de la CFA (commission fédérale de l’arbitrage).
Le dirigeant espagnol risquait entre trois matchs et six mois de suspension. Bien obligé de réagir face au tollé général et à l’annonce d’une plainte collective pour diffamation des arbitres de L1 et de L2, il avait dit lundi « regretter » ces propos dans un entretien à l’AFP.
Un exercice de contrition peu audible au vu de la gravité des faits. Il affirmait qu’il n’existait « pas de corruption dans le foot français » et expliquait sa colère par « beaucoup de décisions arbitrales sur lesquelles (il) considère que l’OM a été défavorisé ».
Ce dimanche soir, l’OM va donc recevoir le FC Nantes dans un contexte brûlant. Le Vélodrome entonnera-t-il des chants hostiles à la Ligue ? Une chose est sûre : Pablo Longoria aura tout loisir d’assister au match en tribunes. Sa sanction l’interdit de présence en bord de pelouse ou dans les vestiaires, mais pas de stade.
Le directeur du football phocéen Mehdi Benatia connaît bien les règles. Le bras droit de Longoria a été condamné à trois mois de suspension le 30 janvier dernier pour son comportement envers le quatrième arbitre en Coupe de France face au Losc. Une décision pour laquelle il a fait appel - Longoria ne s’est pas encore exprimé à ce sujet.
Dans ces conditions, le conseiller sportif Fabrizio Ravanelli aurait dû prendre le relais aux côtés du coach Roberto de Zerbi mais lui aussi a été puni ce mercredi. Il a été condamné à 3 matchs fermes pour avoir qualifié l’arbitrage de Jérémy Stinat de « scandaleux ».
Ce dernier s’est d’ailleurs exprimé pour la première fois mercredi dans les colonnes de Sud-Ouest. Secoué par les dégradations commises devant chez lui, dans les Landes, et les menaces de mort reçues sur les réseaux sociaux, il dit s’inquiéter pour ses proches. « Désormais, on fait attention à tout. Je ne pensais pas que des trucs comme ça puissent arriver chez nous ». Pas question toutefois de ranger le sifflet. Il sera aux manettes dès dimanche après-midi pour Angers-Toulouse.
Le Parisien