Coupe de France: Cannes, retour vers le futur
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Cannes, club de National 2, compte sur la réception de Guingamp, ce mardi en quart de finale, pour mettre en lumière le projet de renouer avec son prestigieux passé.
À Cannes, ont joué Zinédine Zidane, Luis Fernandez ou encore Safet Susic. Le club azuréen, professionnel de 1932 à 2004, a gagné la Coupe en 1932, disputé deux fois la coupe de l'UEFA au début des années 1990...
En 2014, alors en CFA (4e division), Cannes recevait déjà Guingamp au même stade de la compétition. Les Bretons l'avaient emporté (2-0).
Mais dans la foulée, la DNCG avait, elle, emporté Cannes, rétrogradé administrativement en DHR (7e division). Le club qui, outre Zidane, a formé Patrick Vieira, mais aussi une palanquée d'internationaux (Casoni, Micoud, Frey, Zebina, Clichy, Escudé ou Faubert), s'en relève à peine.
Différents projets ont ramené le club en N2, jusqu'à la revente de 98% des actions par Anny Courtade, ancienne présidente du club de volley féminin de Cannes, multiple champion d'Europe, au groupe américain Friedkin, alors propriétaire de l'AS Roma, et depuis 2024 d'Everton. Un mastodonte européen...
Ancien de Monaco, Félicien Laborde est devenu directeur général en janvier 2024. Après «une période de découverte», il a lancé le projet visant à faire de Cannes un club professionnel stable et formateur. «Il a fallu recruter une équipe, un staff, explique-t-il à l'AFP. De trois personnes pour l'organisation du club, on est passé à quinze. Le staff est passé de quatre à huit. On a structuré pour ’’performer’’, et, à moyen terme, monter.»
L'entraîneur Fabien Pujo est arrivé, seize joueurs également. Après le début de saison raté (une victoire en sept journées), Laborde a «tiré les premiers enseignements et fait des ajustements. » Il y en a eu trois, dit-il. La mayonnaise ne prenait pas avec l'entraîneur. On a recruté Damien Ott, mais aussi Cheikh Ndoye et Jérémy Aymes pour relancer la dynamique dans un vestiaire sain, qui manquait de leadership.« Depuis, Cannes n'a perdu qu'un match.
« Le goût du haut-niveau »
Félicien Laborde, directeur général
À la tête du club, qui compte cinq millions d'euros de budget et «un million d'euros de masse salariale», Laborde préférait «être champion de N2 qu'en demi-finale de Coupe». Son entraîneur, lui, «n'échangerai(t) pour rien au monde une montée en National».
Leader du groupe A, Cannes possède deux points d'avance sur Hyères. Mais Le Puy, à quatre unités, a deux matches en retard. «Personne ne nous fera de cadeaux, il faudra se battre jusqu'au bout dans ce championnat très difficile avec une seule montée», reconnaît Laborde.
«L'objectif, c'est le championnat mais la Coupe nous a toujours servis à nous bonifier, à entretenir une dynamique positive qui nous nourrit», précise Ott. Et contre Guingamp, ce sera «du bonheur». «Moi qui suis une pièce rapportée, je me rends compte de la ferveur», insiste Ott.
Après avoir éliminé Grenoble, Lorient et Dives-Cabourg aux tours précédents, «on va remplir le stade Coubertin (où la VAR sera installée, ndlr)», sourit Laborde. «Ce n'était pas sur la feuille de route. Mais ça montre qu'il y a possibilité de dégager des recettes, avec les sponsors et le public.»
En N2, la moyenne est de 1500 spectateurs. Elle est de 5000 en Coupe. Mais même en optimisant ces recettes, le modèle n'est pas viable sans soutien d'un investisseur solide. Et s'il n'a pas donné de ’’deadline’’, le groupe Friedkin table sur une évolution assez rapide.
«On se met tous la pression parce qu'on a tous envie de voir plus haut, conclut Laborde. La Coupe donne à tous le goût du haut niveau. Et l'envie d'y retourner.»
lefigaro