Demi-finale UBB - Toulon : le combat, facteur « primordial »
Face à un RCT qui cherchera à ralentir leur jeu, les Bordelais savent qu’ils devront remporter le bras de fer physique avant d’espérer jouer
Le RCT est une promesse. À quelques jours de la demi-finale qui opposera cette équipe à la sienne, le manager de l’UBB Yannick Bru l’a encore rappelé cette semaine : « Le match sera physique et intense. C’est toujours ça face à Toulon. » Clair et concis. Alors bien sûr, il n’est pas rare que des techniciens versent dans les formules toutes faites avant les matchs. Par facilité. Par souci d’efficacité. Pour le coup, on ne peut pas suspecter le patron des champions d’Europe en titre d’avoir usé d’un raccourci caricatural.
Indéniablement, c’est une recette « testostéronée » qui a permis aux Toulonnais de se qualifier pour leur première demi-finale de Top 14 depuis 2017. Oubliez les errements ayant suivi leur élimination en quarts de finale de la Champions Cup face aux Toulousains. C’est un RCT sûr de ses forces et adepte d’un jeu direct (frontal ?) qui écrit sa propre histoire ces dernières semaines.
Ce regain de forme n’a pas échappé aux Bordelais. Leurs deux matchs face aux Varois en phase régulière - victoire 21-17 à Bordeaux cet hiver et défaite 27-10 à Toulon juste après leur titre en Champions Cup - ont bâti une solide conviction dans leur esprit. « Cette équipe est très dense, très physique. Ils basent beaucoup leur jeu sur ça avec leurs gros-porteurs de balle. Ils ont une très bonne conquête en touche et en mêlée : ils nous ont posé beaucoup de problèmes, ils sont redoutables là-dessus. »
L’équation est forcément complexe. Elle le sera d’autant plus que les Toulonnais pourront en plus s’appuyer sur la longueur du jeu au pied de Melvyn Jaminet pour bloquer une UBB privée de la vitesse de Louis Bielle-Biarrey dans sa moitié de terrain. Une arme de plus pour une équipe qui, comme toutes les autres du Top 14, espère imposer sa puissance pour ralentir les lancements bordelais. La seule clé pour empêcher Maxime Lucu et Matthieu Jalibert d’orchestrer le redoutable jeu de mouvement de l’UBB.
Certitudes« Comment les empêcher de jouer ? », interroge le manager du RCT Pierre Mignoni : « C’est une question qu’on s’est posée toute la semaine. Oui, il faut imposer le côté densité. Sur les matchs de phases finales, ça a toujours été ça. Mais si tu ne prends pas de points et que tu n’en donnes pas, ce sera beaucoup plus facile de battre n’importe qui. Et encore plus cette équipe. La charnière excelle dans ce jeu de turnover, l’occupation, d’euphorie aussi : il faut donner très peu d’opportunité à cette équipe. »
« On n’a jamais écrasé personne : on n’a pas de marge »
Prévenus, les Bordelais ne tremblent pas pour autant. Si leurs performances dans les zones de combat ont longtemps semblé branchées sur oscilloscope, ils affichent désormais de solides certitudes en la matière. Notamment depuis leur victoire en demi-finale de Champions Cup face à Toulouse. Un sommet lors duquel ils ont régné dans les phases de combat au sol.
« Ce sont des performances qui rassurent », confirme le talonneur Maxime Lamothe. « Mais j’ai envie de dire que c’est un peu ce qui fait notre équipe, notre ADN. On a besoin de batailler dans les zones de contests. Si on passe à côté de cet aspect du jeu, ça devient compliqué pour nous. On est conscient que ce sera primordial. »
La confiance est une donnée importante à l’approche des phases finales. Mais elle ne doit pas pour autant aveugler l’UBB a insisté Yannick Bru : « On n’a jamais écrasé personne. Sans une grande dose de travail, d’humilité, d’effort, on n’a pas de marge. » L’avertissement est clair. Mais Maxime Lamothe n’entend pas pour autant faire de complexe : « Je pense qu’on a des armes. »
SudOuest
