Euroligue de basket : l’AS Monaco, revancharde, repart à l’assaut du Final Four

« Nous sommes à deux victoires du plus grand titre de l’histoire du club. » Le meneur Matthew Strazel a résumé l’enjeu majeur qui attend l’AS Monaco Basket, à partir de vendredi 23 mai, à Abou Dhabi. Qualifiée pour le Final Four de l’Euroligue, pour la deuxième fois en trois saisons, la Roca Team affronte en demi-finales l’Olympiakos Le Pirée du Français Evan Fournier. En cas de victoire, Monaco disputera, dimanche, la finale de la prestigieuse compétition continentale face au Panathinaïkos (Grèce) ou à Fenerbahçe (Turquie).
En conférence de presse, lundi, Matthew Strazel, 22 ans, n’a pas semblé perturbé par cette échéance. Double champion de France en titre, le club de la Principauté est devenu le porte-drapeau du basket français en Europe. Depuis sa première participation à l’Euroligue (en 2021-2022), Monaco a systématiquement atteint les playoffs, et le club du Rocher s’est hissé dès sa deuxième saison dans le dernier carré de la compétition – une performance qui n’avait plus été réalisée par un club français depuis 1997.
Les Monégasques avaient été éliminés aux portes de la finale par l’Olympiakos, déjà, après un troisième quart-temps chaotique. « Ce sont des choses qui arrivent. Il faut retenir la leçon et que ça ne se produise pas une seconde fois », a commenté Vassilis Spanoulis, l’entraîneur de Monaco, lors d’une conférence de presse. Cette année, après avoir remporté une victoire sur le fil face à Barcelone lors du cinquième match des quarts de finale (85-84), la Roca Team s’est offert une revanche face au club du Pirée, favori de la compétition après sa première place lors de la phase de ligue.
Un sentiment de revanche« Il y a forcément ce goût de revanche. On garde en tête ce qu’il s’est passé il y a deux ans, mais on arrive avec un tout autre état d’esprit », insiste Matthew Strazel. Agé de 20 ans lors de son premier Final Four, le joueur a depuis changé de dimension, en décrochant notamment la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris, en 2024, avec les Bleus. « Ce n’est que mon deuxième Final Four, mais j’ai l’impression d’avoir assez d’expérience pour savoir ce qu’il faut faire pour remporter ce match, assure-t-il. On arrive avec un peu plus de confiance qu’en 2023. »
Outre Strazel, plusieurs joueurs présents il y a deux ans portent toujours le maillot monégasque, à commencer par Mike James. Meilleur marqueur de l’histoire de l’Euroligue, l’arrière et meneur de jeu américain de 34 ans a été l’un des grands artisans de la qualification face à Barcelone, inscrivant 20 points et le panier décisif à 55 secondes du terme de la rencontre.
Articulé autour d’un collectif bien huilé, le club a enrôlé plusieurs joueurs confirmés, comme le champion du monde (2023) allemand Daniel Theis. Arrivé cette saison sur le Rocher, l’intérieur de 33 ans a évolué sept ans en NBA. Autre recrue de taille : le pivot grec Georgios Papagiannis. Blessé depuis le mois de mars, le joueur de 27 ans a été déterminant dès son retour lors du match décisif face à Barcelone (17 points). « Je lui tire mon chapeau. Il n’a pas joué pendant un ou deux mois, et il était prêt. C’est ce que j’attends de mes joueurs », a salué Vassilis Spanoulis.
Le coach de 42 ans, arrivé en novembre 2024, peut déjà marquer l’histoire du club de la Principauté. « S’il y a quelqu’un qui peut nous aider à gagner l’Euroligue, c’est bien lui », assure Matthew Strazel. Ancienne gloire de l’Olympiakos, triple vainqueur de l’Euroligue – dont deux avec le club grec, en 2012 et 2013 –, Spanoulis a aussi été champion d’Europe avec la Grèce, en 2005. Retraité des parquets depuis 2021, il a pris la direction de la sélection hellène deux ans plus tard, menant l’équipe de Giannis Antetokounmpo en quarts de finale des JO 2024. « C’est un personnage qui n’a peur de rien. Et il sait comment diffuser ce caractère dans le vestiaire », jugeait Oleksiy Yefimov, le manageur général de Monaco, interrogé par RMC Sport, à la fin d’avril.
Vendredi, face à son club de cœur, Vassilis Spanoulis devra mettre ses sentiments de côté pendant les quarante minutes de la rencontre. « Je représente Monaco. Je mourrai pour mes joueurs », a insisté l’entraîneur en conférence de presse, avant d’ajouter : « Si je joue au tennis de table avec mon fils, que je le bats et qu’il pleure, je lui dirai simplement que c’est le jeu. Je suis un compétiteur avant tout. » A Abou Dhabi, la Roca Team a l’occasion de terminer la partie par un sacre.
Contribuer
Réutiliser ce contenuLe Monde