Football : Manchester United, une institution fébrile en la demeure
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Une dernière prestation dans le théâtre des rêves, qui tient plus ces derniers mois d’antre des horreurs. Manchester United bouclera sa saison ce dimanche 25 mai à 17 heures en accueillant Aston Villa à Old Trafford, pour la 38e et dernière journée de Premier League. L’institution mancunienne, actuelle 16e du classement, pourrait, en cas de nouvelle contre-performance, rétrograder à la 17e position, ce qui constituerait sa pire performance depuis sa relégation en 1974. Une saison cauchemardesque pour l’équipe la plus titrée du foot anglais, quatrième club le plus riche de la planète (770 millions d’euros de budget annuel) selon le cabinet Deloitte, dans la lignée d’un déclassement progressif depuis une décennie, le dernier titre de champion de United remontant à 2013.
Les hommes du coach portugais Rúben Amorim n’ont même pas pu se consoler avec une victoire en finale de la Ligue Europa, lors de laquelle ils ont été défaits mercredi par le tout aussi moribond club anglais de Tottenham. Un revers à 100 millions d’euros : les Red Devils voient ainsi s’envoler un ticket pour la prochaine Ligue des champions, particulièrement lucrative. Le mauvais classement d’United en Premier League a aussi des impacts financiers : les clubs anglais touchent de l’argent en fonction de leur mérite sportif. Lors de la saison dernière, chaque place depuis la 20e et dernière représentait ainsi 2,8 millions de livres (3,3 millions d’euros), un montant qui se cumule à chaque échelon supplémentaire pour atteindre les 56,4 millions de livres (67 millions d’euros) encaissés par le champion d’alors (le rival local Manchester City).
L’été devrait être agité au centre d’entraînement de Carrington. Plusieurs joueurs pourraient faire leurs valises, histoire de renflouer les caisses. Le capitaine et meilleur joueur de la saison, Bruno Fernandes, a même carrément proposé de partir, si cela pouvait aider son club à se reconstruire : «Si le club pense qu’il est temps de se séparer parce qu’il veut récupérer de l’argent ou quoi que ce soit, c’est comme ça.» Quant à l’entraîneur, seulement victorieux à six reprises en championnat depuis son arrivée en novembre, il a indiqué être disposé à s’en aller sans indemnités.
Ce qui ne semble pas à l’ordre du jour de Jim Ratcliffe, le copropriétaire de United. Le patron du groupe de pétrochimie Ineos voudrait, selon le Times, continuer avec Amorim et le doter d’une enveloppe de 100 millions d’euros à utiliser sur le marché des transferts estival. Celle-ci pourrait gonfler si certains joueurs (Rashford, Antony, Sancho) étaient vendus. Rúben Amorim, lui, semble avoir conscience qu’un chamboulement de son effectif ne sera pas la recette magique. «Nous devons changer beaucoup de choses au sein du club. La façon de s’entraîner, le recrutement, l’académie […]. Nous avons beaucoup de travail, et des choses plus importantes à régler pour ramener ce club au sommet», déclarait-il ainsi avant la finale de la Ligue Europa.
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