« Je ne l’avais jamais vu aussi offensif » : comment Tony Yoka a gagné son combat de retour

Il a le sourire, Tony Yoka, en sortant de l’Adidas Arena à l’heure de Cendrillon. Sa dernière victoire, hormis deux combats pour retrouver le goût de son sport en Angleterre l’été dernier, remontait à septembre 2021 sous les yeux d’Emmanuel Macron Roland-Garros. Autant dire une éternité…
Ce samedi, Tony Yoka a gagné presque quatre ans plus tard. Il a battu le Russe Arslan Yallyev, sur décision unanime des juges (96/94, 98/92, 97/93). « Je suis très content, savoure le champion olympique. J’ai l’impression de sortir d’un très long tunnel dans lequel je me suis senti seul très longtemps. On a vu à la fin de ce combat que j’ai une grande famille qui est restée derrière moi. J’ai eu aussi plaisir à retrouver mon public qui m’est resté fidèle ».
Assez loin des cadors mondiaux de la catégorie mais dur au mal, solide sur ses jambes, le Russe a donné une vraie opposition au Français qui a pris des coups mais en a donné plus. C’est le principe de ce jeu. « Il a été fort, c’est un très bon combattant., note Yoka Ce n’était pas un faire-valoir que j’aurais pu faire tomber au premier round. Dans ce cas, le public ne l’aurait pas accepté. On a fourni un bon combat et je suis content. »
Au bord du ring, Brahim Asloum l’autre champion olympique français (avec Estelle Mossely) a lui aussi retrouvé « son » Tony. « Il a arraché une victoire dans le dur en sortant les tripes. Je ne l’avais jamais vu aussi offensif en prenant autant de coups et en donnant autant. Il nous a démontré que désormais, il lâche les chevaux. Ce combat va lui faire beaucoup, beaucoup de bien psychologiquement ». Souleymane Cissokho savoure aussi. « C’était pour Tony un bon combat de reprise, se réjouit son pote. Il est tombé en effet sur un dur au mal, un boxeur invaincu. Tony a montré beaucoup de courage. C’est vraiment bien et bon pour la suite. »
C’est tout ce que Tony Yoka attendait de cette soirée de retour sur le devant de la scène, le dernier peut-être avant longtemps en France car son avenir immédiat se dessine pour le moment du côté de l’Angleterre.
Entraîné à Londres par le par le Nigérian Don Charles et il s’y engagé avec le promoteur anglais Frank Warren qui possède une des plus belles écuries des lourds dans le monde. « J’espère boxer dans deux mois à Wembley sur la sous-carte du combat Uzyk-Dubois. On parle d’un combat contre Joe Joyce. » Cet Anglais que Yoka a battu en finale olympique à Rio, une défaite que le Britannique n’a jamais digéré. « C’est reparti » sourit le Français aux anges.
« Tony avait la pression pour ne pas perdre ce combat, reprend Brahim Asloum. Il vient de nous montrer qu’il a gagné en maturité, que les choses doivent maintenant avancer dans le bon sens. Il vient de nous montrer qu’il est solide, qu’il n’a pas abdiqué loin de là. Il faut toujours compter avec Tony dans les années qui viennent. Il a encore de l’avenir. » C’est tout ce que Tony Yoka voulait entendre.
Le Parisien