Les dernières danses de Facundo Isa avec Toulon

Chaque jour rapproche un peu plus Facundo Isa de sa fin d’aventure à Toulon. Car dans le meilleur des cas, l’Argentin sait qu’il ne lui reste "que" quatre matchs à porter fièrement le maillot frappé du muguet. La fin inéluctable d’une idylle démarrée en 2013, quand le minot de Santiago del Estero avait seulement 19 ans. Puis interrompue de 2014 à 2017, car touché par le mal du pays, le troisième ligne avait demandé à rentrer en Argentine.
Avant de finalement reprendre en 2017. Depuis, 155 matchs et huit saisons sont passés, et Facu est, charge après charge, devenu le chouchou ultime du public varois. Qui s’est attaché au joueur capable de renverser un autobus, mais surtout à l’homme. Sincère, souriant, généreux, sensible et attachant à tant d’égards.
"Je ne réalise pas encore…"
Il n’empêche qu’en juillet, Facundo Isa quittera officiellement la rade. De quoi entremêler les sentiments dans le cœur du Puma, avec d’un côté la tristesse que son histoire varoise se termine, mais de l’autre la volonté farouche de sortir par la plus grande des portes.
"Depuis quelques mois, c’est un peu particulier pour moi. Je ne réalise pas encore que je vais partir. C’est comme ça. Je ne veux pas me mettre la pression, mais plutôt continuer à jouer pour l’équipe et faire de mon mieux jusqu’au bout, confiait hier le troisième ligne qui rejoindra Pau la saison prochaine. Je ne veux pas me répéter “C’est peut-être la dernière fois que je fais ceci, la dernière fois que je fais cela". Je veux surtout essayer de faire de mon mieux pour Toulon, pour cette équipe. »
Faire durer le plaisirRevenu proche de son tout meilleur niveau depuis le début de saison, Facundo Isa sait que l’avenir à court terme du RCT dépend en grande partie de sa capacité à montrer la voie à ses coéquipiers. "J’attends qu’il soit consistant. Dans l’effort, en attaque, en défense, détaillait Pierre Mignoni au sujet de son tank. Facu est un homme extraordinaire quand il est capable de nous faire avancer. Mais je veux qu’il répète ses tâches. Pas qu’il le fasse pendant dix minutes pour baisser le pied lors des vingt suivantes. Il est capable de le faire."
À moins d’un mois de la fin de son histoire rouge et noir, l’international argentin (31 ans, 49sélections) veut donc porter encore un peu Toulon sur ses larges épaules. Avant des adieux (très probablement) aux larmes.
"On veut profiter de lui""Facu le sait, je le sais et on le sait tous… Mais ce n’est pas le moment de penser à ça. Oui, Facundo, j’ai une relation particulière avec lui, mais il nous reste 23 jours [jusqu’à la finale de Top 14], rappelait le manager du RCT. Je ne veux donc pas être trop dans l’affect, car son départ, je veux qu’il soit dans 23 jours [22 désormais]. Je veux profiter de lui le plus longtemps possible. Et pas que moi. On veut tous profiter de lui." C’est donc un "Facu" en mission qui s’apprête à croquer dans la dernière ligne droite d’une aventure qu’il aura tant aimée. Pas toujours linéaire, mais durant laquelle les hauts auront indiscutablement fait oublier les bas.
"C’est un moment difficile pour tous les joueurs. Pour ceux qui partent, mais aussi pour ceux qui restent, car on se rend compte qu’on arrive à la fin d’une aventure, qu’il y a des mecs qu’on apprécie, avec lesquels on a vécu de grandes choses, qui vont partir, concluait de son côté Gabin Villière. On veut leur offrir la plus belle des fins." Avant que leurs routes ne se séparent, les restants et les partants tiennent donc à ramener Toulon au sommet. Une quête qui passe par Bayonne, où Facundo Isa aura une nouvelle fois l’occasion de prouver que son sang est plus que jamais rouge et noir.
Var-Matin