Loïs Boisson écarte Mirra Andreeva et prolonge son parcours sensationnel à Roland-Garros

L’aventure inattendue et spectaculaire de Loïs Boisson se poursuivra aux Internationaux de France de tennis, où la Française de 22 ans, 361e joueuse mondiale, a dominé (7-6 [8-6], 6-4) la Russe Mirra Andreeva, tête de série n °6, en quarts de finale du Grand Chelem parisien, mercredi 4 juin.
C’est un nouvel exploit pour la Dijonnaise – dernière représentante du contingent tricolore sur la terre battue de Roland-Garros –, qui lui permet de rallier les demi-finales, pour sa première participation sur le circuit professionnel. Il s’agit également d’un résultat qui fera date pour le tennis français, qui n’avait plus été vu à ce stade de la compétition depuis Marion Bartoli en 2011.
Comme depuis le début de la quinzaine, Loïs Boisson s’est retrouvée face à une adversaire donnée largement favorite. La Russe de 18 ans n’avait perdu aucun set à Roland-Garros avant d’affronter la Française. Et cette série aurait pu se poursuivre, une fois les deux joueuses engagées dans un jeu décisif, lors de la première manche. Mais ce tie-break a finalement basculé en faveur de Boisson.
Menée, Mirra Andreeva a ensuite vu son tennis s’étioler, et ses nerfs lâcher, ce qui a fait fondre l’avance qu’elle avait acquise au début du second set. Une fois revenue au score, la Française a dépassé la Russe avec autorité, jusqu’au terme de cette bataille féroce, remportée par la locale en plus de deux heures, sur un court Philippe-Chatrier bouillonnant.
« Je ne suis pas imbattable, loin de là »En affichant une confiance totale, et un visage fermé de bout en bout, Loïs Boisson a exulté uniquement une fois sa balle de match convertie. Avant de laisser couler ses larmes, et de remercier les travées parisiennes, combles pour l’occasion.
« C’est incroyable et indescriptible de se sentir soutenue comme ça, a commenté Boisson au micro de l’organisation du tournoi. Tout le long [du match], j’essaye de ne rien laisser passer au niveau des émotions, de rester focus. C’est pour ça que je lâche tout à la fin des matchs. »
Sans cacher ses ambitions, la demi-finaliste a tout de même tenu à rappeler sa vulnérabilité : « Tout le monde peut battre tout le monde, je ne suis pas du tout imbattable, loin de là. Mais c’est ouf ce que je fais ici ! »
En franchissant des étapes qui paraissaient hors d’atteinte dix jours auparavant, Loïs Boisson n’est désormais plus qu’à deux matchs d’un succès historique. Et le prochain aura lieu le jeudi 5 juin, face à l’Américaine Coco Gauff, tête de série n °2. Ce défi ressemble à une montagne pour Loïs Boisson, mais la Française a prouvé qu’elle est capable de les soulever.
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