MMA: la Niçoise Manon Fiorot vise le titre mondial la nuit prochaine

Le grand jour est arrivé. Pour la France du MMA, une nation qui n’a jamais régné sur une catégorie de l’UFC, l’Everest du panorama mondial, Manon Fiorot restera à jamais la pionnière. Dans cette cage où tous les coups, ou presque, sont permis et ainsi toutes les issues possibles, la Niçoise sera quoi qu’il se passe entrée dans la lumière. Les médias français tombent sous le charme de cette guerrière au sourire d’ange et à l’énergie endiablée, qui a traversé la dernière semaine de préparation d’un premier combat pour le titre en toute décontraction.
La nuit de jeudi à vendredi a forcément été la plus compliquée dans le protocole de perte du poids (réveil à 3 heures du matin, pesée à 9h) et pourtant "elle arrivait encore à rigoler" admire Laura, sa meilleure amie depuis 25 ans. Sa blonde préférée avait encore le sourire sur la balance hier matin (photo plus haut), la mine moins marquée que lors de son dernier combat et 100 grammes de marge sur la limite (56,6kg). Déroulé parfait d’une semaine où elle a toujours été en avance sur la courbe de poids à suivre. Valentina Shevchenko a perdu un demi-kilo de trop dans le même temps (56,2kg). "Erreur dans la préparation du combat", note le camp français. La championne en a probablement commis une autre en usant du trashtalking. Valentina ‘‘The Bullet’’ a envoyé une nouvelle cartouche à blanc devant un Centre Bell sensible à sa cause, ‘‘The Beast’’ compte répondre à balles réelles cette nuit, à Montréal.
"Manon est méchante", nous avait dit Aldric Cassata le mois dernier lorsque l’une des sparrings était repartie sur blessure. "On comprend son surnom quand elle explose et ne s’arrête jamais de frapper, abonde Josefine Lindgren Knutsson, combattante poids paille à l’UFC, également passée par le camp de préparation à Nice. Sa vitesse est impressionnante pour sa catégorie de poids."
"C’est une machine niveau cardio et ses coups de pied de karaté sont explosifs et précis. Elle va combattre la meilleure du monde mais je pense qu’elle va gagner. Ça prouve à quel point je situe son niveau."
Détrôner une reine qui vient de récupérer sa couronne après l’avoir perdue une seule fois en sept ans, c’est "mission impossible" pour les fans de Shevchenko, nombreux au Centre Bell et des millions sur les réseaux. Mais c’est le destin choisi par le clan Fiorot depuis ses débuts à l’UFC. Quatre ans de succès sans défaite (7) mais pas sans blessures.
Un ligament croisé et la trilogie Shevchenko-Grasso ne l’ont jamais déviée de sa trajectoire. Au contraire, elle en est sortie renforcée. Deux ans après, Manon est plus forte et mieux entourée. Sa maman, sa sœur, son beau-père et ses meilleures amies ont fait le voyage à Montréal, un team de dix personnes l’a suivie partout. "Dans un sport collectif, tout le monde œuvre pour l’équipe. Notre équipe, c’est Manon," résume Jérôme Vaulerin, coach de striking dans "la grande famille" que chacun évoque avec fierté.
"Il ne faut pas qu’elle oublie cette famille, ce parcours, mais elle est forte pour ça. Manon elle kiffe, elle te fait kiffer après, promet Kristof Midoux. Elle va arriver le jour du fight et te dire: ‘‘Vous avez tout fait pour moi pendant ces mois-là, maintenant c’est moi qui vais le faire pour vous’’."
Devenir championne du monde, c’est aussi la promesse que la Niçoise de 35 ans a faite ado à son père, lutteur et pompier émérite disparu de manière tragique. "Il me donne la foi," insiste une bête déterminée à devenir ‘’The Best’’.
"Je t’aime très fort et je suis fière de toi," souhaite lui rappeler son amie Laura avant le combat de sa vie. Et toute la ville de Nice crie "Issa Manon!"
Nice Matin