Saint-Brieuc-PSG (0-7) : Désiré Doué, un pèlerinage à Rennes plein de promesses
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Pour son premier retour sur une pelouse qui l’a vu éclore au très haut niveau, l’attaquant parisien a été parfait. Au point de gagner une place de titulaire contre Liverpool ?
Par Christophe Bérard, envoyé spécial à RennesLes pèlerinages sont toujours plus beaux quand il y a du monde autour pour vous voir revenir sur vos terres. Pour la première fois de sa vie, Désiré Doué foulait la pelouse du Roazhon Park avec un autre maillot que celui de Rennes. En face du PSG, c’était donc Saint-Brieuc et une partie de la Bretagne s’était déplacée pour l’évènement.
Pour le jeune attaquant Parisien, ce stade c’est presque toute sa vie. Il a pris sa première licence à six ans au Stade Rennais puis intégré le centre de formation. Ensuite, ce furent deux années-lumière qui ont attiré le Bayern et le PSG. Quelques semaines de négociations et 50 millions d’euros plus tard, Doué a donc quitté sa Bretagne, son cocon, pour Paris. Il est parti l’été dernier en jeune espoir. Le revoilà auréolé d’un nouveau statut. Le retour de l’enfant prodige en somme.
Dès le début du match, il est clair que sa motivation est totale. Déjà pour briller devant des travées qu’il connaît par cœur. Et aussi parce qu’il n’y a peut-être pas qu’une qualification en demi-finale de la Coupe de France à décrocher. Quelque part, aller à l’ouest de Paris, c’est aussi se rapprocher de l’Angleterre.
Ou du moins, en esprit, de Liverpool, l’ogre qui se déplacera ce mercredi au Parc des Princes pour la Ligue des champions. Briller au Roazhon peut offrir une place de titulaire face aux Anglais. C’est son autre défi. Car, dans l’esprit de son coach Luis Enrique, il faut peut-être prouver qu’une place sur le côté gauche de l’attaque, est à sa portée en cas de bonne prestation. Alors que le public ne cesse de crier « Ici c’est Saint-Brieuc », il pense sûrement « Ici, commence Liverpool ».
Ainsi, Doué étale très rapidement une technique et une vitesse exceptionnelle. Trop rapide d’ailleurs pour ses partenaires. À l’image de sa talonnade dans la course de Ramos (5e). Les Briochins se crispent sur chaque offensive et lui, semble léger. Son envie saute aux yeux, presque palpable. Et dans ce type de match où l’ogre doit quand même vite forcer les portes du château même si elles semblent fragiles, il faut un dynamiteur.
Ce ne pouvait être que Désiré Doué, l’autre DD du football français. Servi par Kvaratskhelia, il enroule une frappe qui touche la barre avant d’être reprise par Neves qui ouvre le score (16e). L’essentiel presque acquis, il faut passer à l’accessoire : la beauté. Et là, il régale. À la pause, alors que Ramos a scellé le suspense, il rentre le maillot à moitié vert de l’herbe du terrain. Comme une autre forme d’attachement à sa terre d’enfance.
Après le repos, au cas où Enrique demandait encore à être convaincu, il accélère à nouveau. D’une talonnade entre les jambes d’Angoua, il trouve Kvaratskhelia dans la surface qui obtient un pénalty (49e). Six minutes plus tard, il scintille encore en marquant d’une frappe croisée (55e). C’est son sixième but de la saison et le troisième en Coupe de France.
Dans ce match qui n’est plus qu’une démonstration, Doué rajoute deux passes décisives. D’abord après un raid de 35 m où il élimine trois adversaires avant de servir Ramos (58e). Puis avec une offrande côté gauche pour le jeune Mayulu (66e). Dans ce match, Paris a réussi l’essentiel. Doué, lui, a probablement gagné un peu plus qu’une qualification.
Le Parisien