Un an après son titre, Margaux Pinot repart à la conquête du monde malgré une préparation plombée par une blessure

Lundi au creux de l'après-midi, dans la Papp Laszlo Arena de Budapest, Margaux Pinot a remporté le premier combat d'un judoka : celui du poids, lors de la pesée officielle, à la veille d'entrer en lice. Un poids en moins, donc pour la Française de 31 ans qui tentera de glaner un second sacre mondial d'affilée en -70 kg. « Avec un podium, je serai contente, et si je suis à nouveau championne du monde, je serai encore plus contente », confiait-elle en amont de sa cinquième participation.
Cette prudence s'explique par sa nature humble mais aussi par une saison particulière : bien que vainqueure en finale mondiale de Marie-Ève Gahié l'année dernière, c'est sa coéquipière au PSG judo qui lui avait été préférée pour Paris 2024 (7e en -70 kg), à l'inverse de Tokyo 2021 (Pinot avait été non classée).
Qui plus est, une blessure au coude droit (opéré) a enquiquiné Pinot toute cette saison. Elle n'a pu reprendre la compétition que début mai au Grand Chelem tadjik où elle a été battue d'entrée. Manière de retrouver des sensations, elle a demandé à ressortir en tournoi, deux semaines plus tard, à l'Open de Benidorm en Espagne, qu'elle a gagné face à une adversité moindre. Mais l'essentiel était ailleurs assure-t-elle : « Ça m'a permis de reprendre de la confiance, des repères avec une vraie compétition dans les jambes avant les Mondiaux. »
« On l'a ramenée au niveau qu'elle peut avoir »
Jane Bridge, entraîneuse de Margaux Pinot
Dans la foulée, la double championne d'Europe (2019 et 2020) a participé au stage international. « On a fait beaucoup de répétitions de projections car elle a besoin de ça pour les sensations, le timing comme elle fait beaucoup de seoi nage à genou. On l'a ramenée au niveau qu'elle peut avoir », estime Jane Bridge, qui l'épaulera sur la chaise de coach mardi.
Si elle n'a intégré le staff tricolore qu'après les JO 2024, la Franco-Britannique connaît Pinot depuis les cadettes, à l'époque du club Peugeot-Mulhouse. Elle saura donc trouver les mots pour rassurer la Française, comme elle l'avait déjà fait l'an passé à Abu Dhabi, quand bien même elle coachait alors la Suède. « D'être à l'extérieur, parfois, c'est plus facile pour faire passer les messages, estime Bridge. Je lui avais rappelé qu'elle s'est entraînée fort, qu'elle a beaucoup d'atouts. Rien de foudroyant mais ça l'avait aidée. » Le titre en poche, la judoka l'avait chaudement remerciée.
L'Équipe