Victoire du PSG en Ligue des champions : entre scènes de liesse et débordements

« C’est comme si le match se passait à la maison ». Même sans joueur sur le terrain, le Parc des Princes a résonné dimanche soir 31 mai comme pour les plus belles affiches et rugi à chacun des cinq buts des Parisiens, qui ont assuré une démonstration sans contestation possible contre l’Inter Milan (5-0) pour le premier sacre de leur histoire en Ligue des Champions.
48 000 billets avaient été mis à la vente pour l’occasion afin de profiter de la finale avec quatre écrans géants au niveau du rond central. Chaque gros plan sur des supporters italiens en détresse a été célébré comme un but ou presque tandis que Désiré Doué, héros du match avec son doublé, a été longuement ovationné lors de sa sortie.
Supporter du PSG depuis plus de 20 ans, Clément, maillot de Dembélé sur le dos, exulte : « C’est trop bon ! Et tellement mérité ! On a un chant qui parle de galères et de combats, ça n’a pas toujours été facile. Mais on a retrouvé la foi cette année avec une équipe sans star. C’est 11 mecs qui jouent les uns pour les autres ». « Je m’attendais à être en tachycardie tout le match et finalement on a plié ça d’entrée. Quelle démonstration ! », s’enthousiasme Simon, maillot du PSG version 1992, son année de naissance, sur le dos.
Dès le coup de sifflet final, un son et lumière avec des flammes a illuminé le terrain tandis que quelques kilomètres plus loin, la Tour Eiffel a brillé de mille feux aux couleurs parisiennes Mais au-dehors, les supporters regroupés notamment sur les Champs-Élysées, interdits aux voitures pour l’occasion, et sur la place du Trocadéro, ont célébré bien plus tôt le sacre, à grands coups de pétards, de chants et de coups de klaxon.
« C’est énorme d’être là ce soir c’est historique ! Les Champs y a que ça à Paris ! J’ai suivi le match sur mon téléphone avec eux [ses 3 amis, NDLR]. On est là pour l’ambiance et on va célébrer, jusqu’à ce qu’ils nous poussent dehors », savoure Amine, 19 ans, venu de la périphérie parisienne.
Romain, 48 ans, s’est rendu sur les Champs avec sa compagne. « On habite dans l’ouest de Paris, on a marché 30 minutes pour venir. Quand la France gagne on va sur les Champs, on était venu en 2018, j’étais là en 98… on attendait que Paris gagne depuis si longtemps » raconte-t-il. « Par contre l’ambiance est un peu particulière, on s’attendait à des chants… », souligne-t-il quelques secondes plus tard, après un mouvement de foule.
Les manifestations de joie ne sont pas allées sans débordements : les 5 400 policiers et gendarmes mobilisés pour la soirée à Paris et son agglomération ont eu recours au canon à eau sur les Champs-Élysées et ont dû évacuer des supporters descendus sur le boulevard périphérique alors même que le match se jouait encore.
Il y a eu plus de 500 interpellations - 559 dont 491 à Paris – qui ont conduit à 320 gardes à vue dont 254 à Paris selon le ministère de l’intérieur. À Paris, dans le 15e arrondissement de la capitale, une femme à scooter a été percutée par une voiture et a succombé à ses blessures.
À Dax, un jeune homme de 17 ans a été tué à coup de couteau dans la nuit de samedi à dimanche « à l’occasion des célébrations » du sacre européen du Paris SG et l’auteur est « en fuite », a-t-on appris auprès du parquet. « Un mineur de 17 ans est décédé dans la nuit des suites de ses blessures à l’hôpital de Dax », a déclaré la magistrate de permanence, confirmant des informations du quotidien Sud Ouest. « Ça s’est passé à l’occasion des célébrations du PSG mais le lien, comme le fait de savoir s’il s’agissait de supporters, n’est pas confirmable en l’état. »
Par ailleurs, à Grenoble, c’est un automobiliste qui a blessé quatre personnes d’une même famille en fonçant accidentellement dans la foule lors des célébrations, selon la préfecture. Il a été placé en garde à vue.
Une parade est prévue dimanche pour présenter le trophée. L’équipe parisienne sera également reçue par le chef de l’État Emmanuel Macron, dimanche à l’Élysée.
À Marseille, même « dégoûtés » par la victoire du rival honni parisien, les fans de foot reconnaissent que le PSG a « mérité » le trophée… que l’OM, l’équipe de la ville, avait gagné il y a 32 ans. « L’étoile sur le maillot, on est les premiers à l’avoir eue, et ça, personne ne nous l’enlèvera », s’enorgueillit Walid, maillot de l’OM sur le dos et arrivé longtemps avant le coup d’envoi pour réserver une table en face des écrans.
« On a le souffle coupé. On ne sait pas quoi dire… Il n’y a que (le rappeur) Jul qui peut consoler le peuple marseillais », estime l’air dépité son ami Benoît. « Ce n’est pas les Parisiens qui l’ont gagnée, c’est le Qatar ! », auquel le club appartient, enrage leur voisin Samir.
La Croıx