Crushs fictionnels : Alix, Maxxie ou Legolas… Merci pour ces émois queers !
Il y a le souvenir des premiers émois érotiques enfouis dans les tréfonds de la mémoire. En l’occurrence, une planche d’un album d’Alix, l’Intrépide, – ou était-ce quelques vignettes ? – entreposé dans la bibliothèque familiale, dans laquelle le héros romain de Jacques Martin gît à moitié nu enchaîné dans des geôles ennemies. Voilà qui provoque alors une sensation bizarre bien qu’agréable dans le bas du ventre et de la matière pour des rêves que, préadolescent, on peine à qualifier.
Quelques années plus tard viennent les grandes questions existentielles, qui appellent de grandes réponses mais charrient de grands troubles. Est-on homosexuel – aujourd’hui on dirait volontiers pédé ? La fiction, sans se révéler soi-même fictosexuel, c’est-à-dire avoir une attirance sexuelle et romantique pour les personnages, est à l’époque bien souvent d’une aide précieuse : elle peut être une boussole pour des désirs naissants ou offre à l’adolescent gay d’alors (mais qui ne veut pas l’admettre) des compagnons imaginaires. Des
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