Amboise: des parents de lycéens indemnisés après l'absence longue durée d'un professeur
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"Ce n'était pas une intention vénale." Dans une décision rendue vendredi 21 février, le tribunal administratif d'Orléans a condamné l'État français à verser une indemnité de 800 euros à chaque famille concernée par l'absence de longue durée d'un professeur de français lors de l'année scolaire 2022-2023 au lycée Léonard de Vinci d'Amboise, en Indre-et-Loire.
Comme l'indique France Bleu, ce dédommagement est fait au titre du préjudice moral et financier. Au total, pour certains élèves, ce sont 58 heures de cours de cette matière qui n'ont pas été assurés.
"Les retombées sont mineures, les préjudices sont réels. Il y a des élèves qui arriveront à compenser, d'autres carrément pas", se désolé auprès du média régional, et malgré la victoire devant la justice, Sébastien Boishult, l'un des parents plaignants.
C'est au cours de l'été 2023 qu'une dizaine de familles ont pris la décision de porter l'affaire devant la justice en déposant plainte. Seules ces dernières ont été dédommagées financièrement.
Selon les plaignants, cette absence non remplacée creuse des écarts entre les lycéens et fausse l'égalité des chances, en particulier l'année où les élèves de première doivent passer les épreuves anticipées de français au baccalauréat.
Si certaines familles ont pu payer des cours particuliers à leurs enfants, toutes n'ont pas eu les moyens. "C'est une porte ouverte à la ségrégation par l'argent. Ce à quoi le service public est supposé pallier, c'est préserver cette égalité des chances", reprend à France Bleu Sébastien Boishult.
Auprès de TF1, ces familles qui justement ont pu employer un professeur particulier se réjouissent également de cette indemnisation. "Ça nous a coûté 700 euros, je crois, et du coup là, le fait que ce soit un petit peu indemnisé, ça permet d'amortir les coûts", explique un élève.
Ce n'est pas la première fois que l'État est condamné pour préjudice moral et financier dans des situations similaires. En septembre 2023, c'est le tribunal administratif de Paris qui a ordonné le versement de 1.360 euros pour 136 heures de cours perdues par un collégien faute de remplacement au cours de l'année scolaire 2021-2022.
En 2017, le tribunal de Cergy-Pontoise avait reconnu un préjudice à des parents d'élèves pour 96 heures de cours perdus leur accordant 96 euros. La même juridiction s'était prononcée dans une douzaine de dossiers en avril 2024.
BFM TV