Le bateau humanitaire qui transportait Rima Hassan à Gaza dérouté par l'armée israélienne

Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé que le bateau allait accoster en Israël, d’où ses passagers devront «retourner dans leurs pays». Jean-Luc Mélenchon dénonce une «arrestation illégale» et appelle la communauté internationale à réagir.
L'organisation Freedom Flotilla Coalition, qui a affrété le bateau humanitaire Madleen à destination de Gaza, avec à son bord notamment l’eurodéputée LFI Rima Hassan et l'activiste suédoise Greta Thunberg, a affirmé lundi que celui-ci avait été «arraisonné» par l'armée israélienne. «La liaison a été perdue avec le Madleen. L'armée israélienne a arraisonné le bateau» a d’abord indiqué cette organisation sur Telegram, affirmant que l'équipage avait été «kidnappé par les forces israéliennes».
Parti d’Italie le 1er juin pour «briser le blocus israélien», le voilier faisait route vers Gaza après une escale en Égypte, en dépit de l’ordre donné par Israël à son armée de l’empêcher de rallier le territoire palestinien. Selon les derniers pointages à 22H00 GMT, il se trouvait à 31 milles nautiques (57 km) de Gaza. L'AFP n'a pu contacter aucune des personnes à bord - la communication sur le compte X de Rima Hassan est assurée par son équipe depuis qu’elle a perdu contact avec elle.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé lundi que le bateau avait été dérouté et allait accoster en Israël, d’où ses passagers devront «retourner dans leurs pays». Le voilier «fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël. Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays», a indiqué le ministère dans un communiqué, peu après les déclarations de l’ONG.
Jean-Luc Mélenchon appelle «les États, l’Union européenne, les Nations unies et l’ensemble de la communauté internationale» à «condamner cette arrestation illégale», à exiger «la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des membres de l’équipage» et à «faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles laissent passer sans entrave l’aide humanitaire vers Gaza, conformément au droit international».
«Cette interception, opérée en dehors des eaux territoriales israéliennes, constitue une violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire, a-t-il déclaré dans un communiqué. L’arrestation des membres de l’équipage et la saisie de l’aide destinée à une population en détresse humanitaire immédiate sont inacceptables».
Plus tôt dimanche, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé avoir ordonné à l’armée israélienne de l’«empêcher (...) d’atteindre Gaza». «J’ai donné pour instruction à Tsahal d’empêcher le navire Madleen d’atteindre Gaza. À Greta l’antisémite et à ses compagnons, porte-voix de la propagande du (mouvement islamiste palestinien) Hamas, je dis clairement : faites demi-tour car vous n’arriverez pas à Gaza», avait déclaré le ministre dans un communiqué.
«Nous resterons mobilisés jusqu’à la dernière minute - jusqu’à ce qu’Israël coupe Internet et les réseaux», avait alors répondu l’élue franco-palestinienne Rima Hassan, alors dans les eaux égyptiennes. «Nous n’avons pas peur» des Israéliens, avait de son côté affirmé l’activiste allemande Yaesmin Acar, qui figure parmi les douze passagers, les autres étant six Français, une Suédoise, un Brésilien, un Espagnol, un Turc et un Néerlandais. «Le message qu’ils nous envoient (...) ne nous fait pas reculer», avait-elle ajouté.
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