Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et d’autres dirigeants européens sont arrivés à Kiev pour réclamer un cessez-le-feu

Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi 10 mai pour afficher leur soutien à l’Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un « cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours » à Moscou, au lendemain d’une démonstration de force diplomatique russe. Les quatre dirigeants ont été accueillis à la gare par le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, et le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.
« Nous continuerons d’accroître notre soutien à l’Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable », préviennent-ils dans une déclaration commune. À Kiev, le quatuor européen doit tenir, au côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky, une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la « coalition des volontaires », ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des « garanties de sécurité » à l’Ukraine.
Ils informeront ainsi les autres pays des « progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes pour aider à régénérer les forces armées ukrainiennes après un éventuel accord de paix et pour renforcer la confiance en la paix future », selon leur déclaration. Le président français et le Premier ministre britannique assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous qui s’est déjà réunie à Paris et Londres. Les Européens se rendent à Kiev forts de l’appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d’accepter un « cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours ». Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d’échec. Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir « dans les prochaines heures et les prochains jours » à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles « sanctions économiques massives » en cas d’échec.
« Nous réaffirmons notre soutien aux appels lancés par le président Trump en faveur d’un accord de paix et nous demandons à la Russie de cesser (d’y) faire obstacle », ont martelé les quatre dirigeants européens. « Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d’une paix juste et durable », ajoutent ces dirigeants qui doivent aussi rendre « hommage aux défenseurs de l’Ukraine tués et blessés lors de cette guerre menée par la Russie, sur la place Maïdan, où flottent des drapeaux en souvenir de ces victimes ».
Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond, symboliquement, aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d’une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping. Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a célébré le « courage » des soldats russes engagés dans le conflit depuis l’invasion du pays voisin qu’il a ordonné en février 2022.
Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu’un cessez-le-feu devrait être précédé d’un arrêt des livraisons d’armes occidentales, faute de quoi cela donnerait « un avantage à l’Ukraine » à un moment où « les troupes russes avancent de manière assurée » sur le front. Il a jugé que l’Ukraine n’était « pas prête à des négociations immédiates » en vue d’une solution diplomatique.
Moscou a rejeté pour l’instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours ; qui doit s’achever samedi, à l’occasion des célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie. L’Ukraine a évoqué des centaines des violations. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement. Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l’occasion des funérailles du pape François le 26 avril.
SudOuest